Xi Jinping et Vladimir Poutine font un stand-up
Lors du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghaï (OCS) à Tianjin, les présidents chinois et russe, Xi Jinping et Vladimir Poutine, se sont payé l'Occident, avec une touche de sarcasme raffiné.
Xi Jinping a proposé un monde « multipolaire juste et ordonné », mais surtout a dénoncé une « mentalité de guerre froide » et d'« actes d'intimidation » sans jamais citer les Etats-Unis. Il a vanté l'OCS comme modèle de multilatéralisme. Un esprit de Shanghaï, ça vend du rêve.
Vladimir Poutine, quant à lui, a pointé du doigt l'Occident pour le conflit en Ukraine, balançant que l'invasion russe était juste une étape dans le jeu de poker de la géopolitique. C'est tellement facile de tout mettre sur le dos de l'Occident, n'est-ce pas ?

Un casting de haut vol pour ce show international
En plus de Xi Jinping et Vladimir Poutine, l'événement a réuni un panel de dirigeants aussi hétéroclite que volatile : président iranien, turc, biélorusse, premiers ministres indien et pakistanais... Un tel casting ne s'était pas vu depuis que Donald Trump avait débarqué.
Le sommet s'est déroulé dans un climat tendu, entre guerre commerciale des Etats-Unis avec la Chine et l'Inde, guerre en Ukraine, et querelle sur le nucléaire iranien. Comme quoi, l'OCS sait choisir son timing pour briller sur la scène internationale.
L'OCS : l'anti-OTAN qui en jette
Les pays de l'OCS, qui rassemblent presque la moitié de la population mondiale et un quart du PIB planétaire, sont là pour montrer leurs muscles et contrer l'OTAN. Parce que rien de tel qu'une bonne vieille rivalité géopolitique pour pimenter un sommet, n'est-ce pas ? Qui a dit que la diplomatie était ennuyeuse ? ## Quand Poutine fait son cinéma diplomatique
Le sommet donne aussi lieu à une multitude de rencontres bilatérales entre présidents, comme s'ils étaient sur l'application de rencontre Tinder. Le président russe s'est entretenu avec Erdogan à propos de la guerre en Ukraine, exprimant sa "reconnaissance" à Ankara pour son rôle de médiateur. Peut-être qu'ils ont échangé des conseils pour faire la paix autour d'un bon kebab.
La Turquie a accueilli trois sessions de pourparlers entre la Russie et l'Ukraine cette année à Istanbul, comme une sorte de speed dating pour résoudre les problèmes humains. Mais, à part des accords sur des échanges de prisonniers de guerre et des soldats tués, ces discussions n'ont pas vraiment fait avancer les choses. Vladimir Poutine a même passé presque une heure à discuter "en face à face" dans sa voiture blindée avec Narendra Modi, peut-être pour un rapide "drive-in" diplomatique.
La Chine veut montrer ses muscles, au sens propre
Le sommet ouvrait une séquence où la Chine voulait montrer qu'elle avait de la diplomatie à revendre, mais aussi une force militaire impressionnante, comme un vrai show-off. M Poutine et d'autres participants assisteront à un défilé à Pékin pour célébrer les 80 ans de la fin de la seconde guerre mondiale, une sorte de carnaval d'après-guerre.
Le leader nord-coréen, Kim Jong-un, grand copain de M Poutine dans sa guerre contre l'Ukraine, est annoncé au dernier moment. Peut-être qu'il était occupé à choisir une nouvelle coupe de cheveux pour l'occasion. Qui ne voudrait pas manquer un bon défilé militaire en Chine ? Certainement pas ces dirigeants.