Lutte contre les violences en Polynésie française
La Polynésie française a mis en place un Observatoire des violences faites aux femmes et intrafamiliales à Tahiti dans le but de lutter contre ces fléaux. Chaque année, environ 500 femmes témoignent des violences conjugales devant le tribunal correctionnel de Papeete, avec un total estimé de 1 500 victimes en prenant en compte les procédures enregistrées par les forces de l'ordre.
Données préoccupantes

L'Observatoire a également révélé un nombre alarmant de décès liés à des violences intrafamiliales, dont dix féminicides et trois infanticides en sept ans. Cinq hommes ont également perdu la vie en tentant de protéger une femme ou en tant que nouveau compagnon. L'objectif de cet Observatoire est de mieux comprendre ces violences pour mieux les prévenir à l'avenir. ## Taux de récidive élevé chez les auteurs de violences conjugales en Polynésie
Selon les premiers chiffres, 31% des auteurs de violences conjugales en Polynésie sont des récidivistes. La première présidente de la cour d’appel de Papeete, Gwenola Joly-Coz, souligne que tous ces actes ont été commis par des hommes.
Situation alarmante en Polynésie comparée à la France
Un rapport de la Cour des comptes publié en 2024 révèle que les condamnations pour violences conjugales sont 3,5 fois plus nombreuses en Polynésie qu'en France métropolitaine. La magistrate Gwenola Joly-Coz met en avant la spécificité des actes de strangulation dans ces violences.
Selon Cécile Moreau, directrice de l'Association polyvalente d'actions judiciaires, ces violences sont alimentées par une consommation importante d'alcool et de stupéfiants, ainsi que par un manque de communication au sein de couples formés très jeunes. La procureure de la République de Papeete, Solène Belaouar, souligne les difficultés de mise à l'abri des victimes en raison de la dispersion géographique des îles et des logements familiaux concentrés.
Le président polynésien, Moetai Brotherson, a exprimé sa colère face à cette situation et à la lâcheté des hommes violents. De son côté, la vice-présidente et ministre des solidarités, Minarii Galenon-Taupua, annonce la création d'un conseil des hommes bienveillants.
