Violations au Soudan : l'ONU ordonne une enquête sur les massacres à El-Fasher

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L'ONU ordonne une enquête sur les violations présumées du droit international à El-Fasher

Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a mandaté une mission pour enquêter sur les violations présumées du droit international commises à El-Fasher, au Soudan. Cette mission devra identifier les auteurs présumés et veiller à ce qu'ils soient traduits en justice.

En ouverture d'une session extraordinaire demandée par plusieurs pays, le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a dénoncé l'inaction de la communauté internationale face à ces exactions. Il a averti les responsables que des preuves sont en cours de rassemblement, pouvant être utilisées pour des poursuites judiciaires.

Des accusations de massacres et de violences à caractère ethnique à El-Fasher

Les forces paramilitaires des Forces de soutien rapide ont pris le contrôle d'El-Fasher, au Darfour, après dix-huit mois de siège. Depuis ce changement de pouvoir, des survivants décrivent des violences incluant des massacres, des enlèvements, des viols et des agressions sexuelles. Ces accusations ont été rapportées par l'ONU et des organisations humanitaires, bien que les responsables des FSR les aient rejetées comme étant des "calomnies". ## Mission d’enquête adoptée par consensus malgré le désaccord de plusieurs pays

Le texte sur la mission d’enquête a été adopté par consensus, bien que plusieurs pays, dont le Soudan, se soient désolidarisés de paragraphes élargissant le champ de l’enquête. L’ONU estime que près de 100 000 personnes ont fui El-Fasher ces deux dernières semaines, beaucoup se réfugiant à Tawila, à une cinquantaine de kilomètres plus à l’ouest.

Récit glaçant des réfugiés fuient des horreurs inimaginables

« Elles racontent des horreurs inimaginables vécues avant et pendant leur fuite », a rapporté le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) vendredi, faisant état d’enlèvements contre rançon, de vols, de recrutements forcés et de sévices sexuels. « Des centaines de femmes et de filles ont été violées (…) le long des itinéraires de fuite, y compris en public, sans crainte de représailles ni de poursuites », a notamment raconté Mona Rishmawi, de la mission d’établissement des faits indépendante de l’ONU sur le Soudan, lors de la session de vendredi.

Risque de génocide au Soudan, l'ambassadeur du Soudan condamne les Emirats arabes unis

Adama Dieng, envoyé spécial de l’Union africaine et conseiller spécial des Nations unies pour la prévention du génocide, a averti que « le risque de génocide existe au Soudan, il est réel et s’accroît chaque jour ». L’ambassadeur du Soudan, Hassan Hamid Hassan, a condamné de son côté les Emirats arabes unis, que l’armée accuse de soutenir militairement et logistiquement les RSF. Jamal Jama Al Musharakh, l’ambassadeur des Emirats − qui nient tout soutien aux RSF −, a critiqué vendredi les deux belligérants, accusant en particulier l’armée d’« attaques aveugles contre des marchés, des villages et des hôpitaux, en pleine famine, tout en ignorant les appels internationaux à un cessez-le-feu ».