Sonia Dahmani, avocate tunisienne, libérée après une longue détention
L’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani est sortie de prison après avoir bénéficié d’une libération conditionnelle, a annoncé l'un de ses avocats, Sami Ben Ghazi. Elle était impliquée dans plusieurs affaires liées à des déclarations sur le racisme en Tunisie.
Critique envers le président tunisien, Kaïs Saied

Sonia Dahmani, âgée de 60 ans, avait été arrêtée de façon brutale et illégale, suscitant le soutien de plusieurs barreaux d’avocats en France et d'organisations internationales. Son arrestation avait été filmée en direct par France 24. Elle avait été condamnée à plusieurs reprises ces derniers mois et avait passé plus de dix-huit mois en détention.
Résolution du Parlement européen sur l'état de droit en Tunisie
Le Parlement européen a adopté une résolution condamnant la détention arbitraire de Sonia Dahmani, mentionnant sa préoccupation quant à la détérioration de l'état de droit et des libertés fondamentales en Tunisie. Les députés ont également dénoncé le harcèlement judiciaire dont elle a fait l'objet et ses conditions de détention. ## Les députés réclament la libération immédiate de Mme Dahmani
Les députés ont demandé la libération immédiate et inconditionnelle de Mme Dahmani, ainsi que celle de toutes les autres personnes détenues pour des délits d'opinion. Le Parlement a également appelé la Tunisie à abroger le décret présidentiel 54, qualifié d'outil d'ingérence dans les libertés fondamentales.
Des poursuites multiples à l'encontre de Mme Dahmani
Mme Dahmani fait l'objet de poursuites dans cinq affaires liées à des déclarations ou des publications dans des médias. Ces poursuites se fondent sur le décret 54 sur les "fausses informations" promulgué en 2022 par le président tunisien. Avant sa condamnation à deux ans de prison en juin, elle purgeait déjà deux peines de vingt-six mois de prison au total pour avoir enfreint ledit décret.
Des critiques envers le président Saied
En février 2023, le président Saied avait fustigé l'arrivée de migrants subsahariens illégaux et évoqué un "complot" pour "changer la composition démographique" de la Tunisie. Depuis qu'il s'est octroyé les pleins pouvoirs lors d'un coup de force en juillet 2021, de nombreux opposants, avocats, journalistes et militants d'aide aux migrants sont emprisonnés, que ce soit en vertu du décret 54, de la législation antiterroriste ou pour "complot contre l'Etat".
