Un écrivain engagé s'en va
Oh non, une plume rebelle s'est éteinte ! Sonallah Ibrahim, l'écrivain égyptien connu pour son franc-parler et sa critique acerbe de la politique, du néolibéralisme et de l'occident, s'est tiré sa révérence à l'âge de 88 ans. Dommage pour les politiciens qui devront désormais trouver un nouveau bouc émissaire pour leurs mauvaises actions !
Un héritage littéraire et humain intemporel

Le ministre de la culture égyptien pleure la perte de cet auteur exceptionnel, saluant son patrimoine littéraire et humain intemporel. Oui, car après tout, quoi de mieux pour la postérité que de laisser derrière vous des critiques acerbes et bien senties sur la société et la politique de votre époque ?
Un sacré personnage !
Né au Caire en 1937, Sonallah Ibrahim a marqué la littérature arabe postcoloniale de son empreinte indélébile. Sa plume était redoutée par les puissants et choyée par les opprimés. Une sacrée belle carrière pour un écrivain qui a su rester fidèle à ses convictions jusqu'au bout. Repose en paix, Sonallah Ibrahim. ## Un écrivain à succès à l'humour caustique
Sonallah Ibrahim, l'écrivain égyptien au style épuré presque documentaire, a réussi le tour de force de franchir les frontières avec ses romans traduits en anglais et en français. Un exploit qui a dû provoquer quelques palpitations aux frontières, on imagine.
Zaat : quand la classe moyenne égyptienne devient la star
Son œuvre phare, Zaat (1992), nous plonge dans les méandres de l'Egypte contemporaine à travers le regard désabusé, on le serait à moins, d'une femme de la classe moyenne. Adapté au cinéma en 2013, ce bouquin a su toucher un public jeune marqué par le Printemps arabe en 2011, époque où Hosni Moubarak a dû plier bagage. Un sacré bouleversement qui donne du grain à moudre à la littérature, c'est certain.
Un parcours sans faute pour Sonallah Ibrahim
Frondeur dans l'âme, Sonallah Ibrahim n'a pas hésité à faire un petit séjour en prison pour défendre ses convictions de gauche sous le régime de Gamal Abdel Nasser. Cinq années derrière les barreaux qui ont inspiré son premier roman, Cette odeur-là (1966), un ouvrage qui a suscité quelques remous avant d'être enfin autorisé à sortir de sa cachette. En 2003, il a même eu l'amabilité de refuser un prix littéraire du gouvernement Moubarak, accusant ce dernier d'opprimer son peuple et de tolérer un ambassadeur israélien un peu trop présent à son goût. Sonallah Ibrahim, la voix de la contestation depuis les années 60, un homme qui ne manque pas de piquant dans ses textes.