Élection présidentielle au Chili: Jeannette Jara et José Antonio Kast en tête, quel avenir pour le pays?

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Présidentielle au Chili: Jeannette Jara et José Antonio Kast en tête du premier tour

La communiste Jeannette Jara et l’ultraconservateur José Antonio Kast se sont qualifiés pour le second tour de la présidentielle chilienne après avoir recueilli le plus grand nombre de voix lors du premier tour. Jeannette Jara a obtenu 26,71 % des suffrages, tandis que José Antonio Kast a recueilli 24,12 % des voix, selon des résultats officiels portant sur près de 83 % des bulletins dépouillés.

Enjeux et réactions après les résultats du premier tour

Avant le premier tour, les sondages indiquaient une possible défaite de Jeannette Jara au second tour en cas de qualification face à un candidat de droite ou d’extrême droite. Ces résultats sont jugés décevants pour Jeannette Jara, qui espérait obtenir plus de 30 % des voix. La droite radicale pourrait ainsi revenir au pouvoir pour la première fois depuis la fin de la dictature d’Augusto Pinochet en 1990.

Défis à relever pour les candidats au second tour

Jeannette Jara a appelé les électeurs à ne pas céder à l’extrême droite lors du second tour en décembre, tandis que José Antonio Kast a promis de "reconstruire" le pays après les quatre années de gouvernance de centre gauche. Plus de 15,6 millions d’électeurs ont été appelés à voter lors de ce premier tour, marqué par des files d'attente importantes. La sécurité reste une préoccupation, malgré le fait que le Chili soit l'un des pays les plus sûrs du continent avec des ressources naturelles importantes comme le cuivre et le lithium. ## Hausse de la criminalité et enjeux électoraux au Chili

Le taux d’homicides a augmenté de façon significative au Chili, passant de 2,5 à 6 pour 100 000 habitants en une décennie. Les enlèvements ont également connu une forte progression, atteignant 868 cas en 2024, soit une hausse de 76 % par rapport à 2021, d'après les autorités.

Cette hausse de la violence a occulté les aspirations de changement portées par l'arrivée au pouvoir en 2022 du président de gauche Gabriel Boric. Sa promesse d'une nouvelle Constitution pour remplacer celle héritée de Pinochet a finalement été avortée.

Préoccupations liées à la criminalité et à l'immigration

L'inquiétude de la population se cristallise autour de l'émergence de formes de criminalité organisée inédites dans le pays, telles que les assassinats commandités. Cette situation est également exacerbée par une augmentation de l'immigration, le nombre de migrants ayant doublé en sept ans pour représenter 8,8 % de la population. Une majorité de Chiliens associe cette montée de la criminalité à l'immigration irrégulière.

Les discours sécuritaires ont dominé la campagne électorale, avec des candidats tels que Jeannette Jara et José Antonio Kast qui ont mis en avant des propositions pour faire face à ce contexte de criminalité croissante.

Des enjeux électoraux majeurs

Les positions des candidats, notamment celles de José Antonio Kast qui prône des mesures radicales telles que des expulsions massives, la construction d'un mur à la frontière et le renforcement des forces de l'ordre, ont marqué la campagne électorale. Le scrutin présidentiel est perçu comme un indicateur clé pour la gauche sud-américaine, confrontée à des défis électoraux importants dans la région.