Photojournaliste français tué par un drone en Ukraine
Le lauréat du prix Victor Hugo 2024, Antoni Lallican, a été tué dans une attaque de drone dans le Donbass, en Ukraine. Il documentait la guerre depuis 2022 et était reconnu comme une figure du photojournalisme en zone de conflit.
Emmanuel Macron a dénoncé une attaque de drones russes et a adressé ses condoléances à la famille et aux proches d'Antoni Lallican. Le ministre des affaires étrangères ukrainien a également pointé du doigt la Russie pour avoir ciblé délibérément des journalistes.

Le photojournaliste se trouvait aux côtés d'une unité de la 4e brigade blindée ukrainienne lorsqu'il a été touché par un drone ennemi malgré son équipement de protection et la mention "presse" sur son gilet. Des organisations de journalistes demandent une enquête pour identifier les responsables de cet acte qualifié de crime de guerre. ## 22 journalistes tués dans l'exercice de leur métier
Selon l'Unesco, 22 journalistes ont perdu la vie en faisant leur travail. Le Syndicat National des Journalistes (SNJ) rapporte quant à lui que 17 d'entre eux étaient des journalistes.
Les autorités ukrainiennes ont donné des chiffres variables quant au nombre de reporters décédés, mais la mort d'Antoni Lallican porte à 14 le nombre de journalistes tués depuis l'invasion russe en Ukraine en 2022, dont quatre de nationalité française.
Antoni Lallican a travaillé pour plusieurs médias français, dont Le Monde, Le Figaro, Libération, et Paris Match. Il était également correspondant pour des médias étrangers tels que Der Spiegel, Die Welt, et Le Temps.
Un reporter engagé dans son métier
Antoni Lallican, employé par l'agence Hans Lucas depuis 2018, était un reporter engagé et expérimenté. Il avait une connaissance approfondie du terrain ukrainien, où il était régulièrement envoyé pour couvrir les événements. En mars 2022, il documentait déjà le siège de Kiev et a continué à témoigner des réalités de la guerre et de ses impacts sur les populations civiles.
Le photographe de 30 ans était également intéressé par les problématiques sociales des zones de conflit, et avait réalisé des reportages en Syrie, au Liban, en Haïti, en Inde, en Israël et en Palestine, à Hongkong, ainsi qu'en France sur des sujets tels que le mal-logement, la protection de l'enfance, la crise du Covid-19 et le mouvement des "gilets jaunes".