Processus de désignation du premier Parlement de l’ère post-Assad en Syrie
Les comités locaux ont débuté dimanche en Syrie le processus de désignation des membres du premier Parlement de l’ère post-Assad. Un tiers des membres seront nommés par le président intérimaire Ahmed Al-Charaa, critiqué pour ce manque de démocratie.
Consolidation du pouvoir d’Ahmed Al-Charaa

La formation de ce Parlement devrait renforcer le pouvoir d’Ahmed Al-Charaa, qui dirige une coalition islamiste ayant renversé Bachar Al-Assad en décembre 2024, après plus de treize ans de guerre civile. Les résultats préliminaires sont attendus prochainement, avec la liste définitive des noms prévue pour lundi.
Exclusion de certaines provinces et sous-représentation des femmes
Les provinces du nord-est contrôlées par les Kurdes, ainsi que celle à majorité druze de Soueida, sont exclues du processus de désignation. Trente-deux sièges resteront ainsi vacants, et les femmes sont sous-représentées parmi les candidats. Le Parlement comptera au total 210 membres, dont 140 désignés par des comités locaux et 70 nommés par le président intérimaire. ## Processus de désignation contesté par les organisations de la société civile
Des organisations de la société civile critiquent le processus de désignation en Syrie, dénonçant une concentration excessive des pouvoirs entre les mains du président et un manque de représentativité des composantes ethniques et religieuses du pays. Al-Charaa a souligné le caractère "transitoire" du processus lors d'un discours devant la commission électorale à Damas, affirmant que cela était lié aux circonstances actuelles du pays. Il avait précédemment déclaré en septembre qu'il était actuellement impossible d'organiser des élections au suffrage direct en raison de divers obstacles, dont la situation des Syriens à l'étranger sans documents en règle.
Un nouveau Parlement pour le moment
Suite à la dissolution de l'Assemblée du peuple par les nouvelles autorités, un nouveau Parlement exercera les fonctions législatives jusqu'à l'adoption d'une Constitution permanente et la tenue de nouvelles élections, conformément à la Déclaration constitutionnelle proclamée en mars. Certains critiques ont qualifié le processus électoral en cours de "nomination" plutôt que d'élection, pointant du doigt la possible constitution d'une majorité parlementaire loyale au président.
Restrictions et manque de pluralisme
Les candidats aux élections doivent respecter certaines restrictions, notamment ne pas être des partisans de l'ancien régime ni promouvoir la sécession ou la partition du pays. Cependant, selon des observateurs comme Nichan Ismaïl, enseignant dans le nord-est de la Syrie, la marginalisation de certaines régions montre un non-respect des règles de la participation politique, ce qui suscite des inquiétudes quant au pluralisme réel dans le pays.