Réforme constitutionnelle controversée au Pakistan: immunité à vie pour le président et le chef de l'armée

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Modification constitutionnelle contestée au Pakistan

Le Parlement pakistanais a adopté une réforme constitutionnelle controversée accordant l’immunité à vie au président et au chef de l’armée. Cette décision, prise avec une majorité des deux tiers à l'Assemblée nationale puis au Sénat, étend également les pouvoirs du chef de l'armée et restreint l'indépendance de la plus haute Cour de justice du pays.

Extension des pouvoirs de l'armée et des limitations judiciaires

L'armée pakistanaise, considérée comme l'institution la plus puissante du pays, a dirigé le pays pendant une grande partie de son histoire depuis son indépendance. Le nouvel amendement prévoit la création d'une fonction de "chef des forces de défense" attribuée au chef d'état-major de l'armée, Asim Munir, renforçant ainsi sa position au sein des forces armées. De plus, les militaires promus au rang de "maréchal" pourront désormais conserver leur grade et leurs avantages à vie, avec une immunité contre les poursuites judiciaires.

Création d'une Cour constitutionnelle fédérale et limitation des pouvoirs judiciaires

L'amendement crée également une Cour constitutionnelle fédérale, qui sera la seule à pouvoir traiter des affaires constitutionnelles, dépossédant ainsi la Cour suprême de ses pouvoirs et limitant son indépendance. Cette décision permettra à l'exécutif de muter les juges selon ses besoins, soulevant des inquiétudes quant à l'indépendance du système judiciaire au Pakistan. ## Amendement constitutionnel controversé

Un amendement constitutionnel récemment voté par le gouvernement a suscité de vives réactions au Pakistan. Selon Sayed Zulfiqar Bukhari, porte-parole du principal parti d'opposition, cet amendement porte atteinte à l'indépendance du pouvoir judiciaire et met en péril la démocratie.

Inquiétudes et critiques

Des voix se sont élevées pour dénoncer les conséquences de cet amendement. Salman Akram Raja, secrétaire général du parti d'opposition, souligne la concentration du pouvoir entre les mains d'une seule fonction militaire. Un avocat basé à Islamabad, Osama Malik, estime quant à lui que ce texte renforce l'autoritarisme et menace la démocratie.

Les craintes liées à cet amendement portent également sur l'indépendance de la justice. Selon M. Malik, le gouvernement pourrait désormais récompenser les juges dociles et punir les autres en les transférant dans des tribunaux éloignés.