Arrestation de huit membres d'une ONG pour espionnage au Burkina Faso
Trois responsables européens de l'International NGO Safety Organisation (INSO), dont deux Français, ont été arrêtés au Burkina Faso, avec un total de huit membres de l'ONG concernés. Ils sont accusés par le ministre de la sécurité, Mahamadou Sana, d'avoir collecté et fourni des informations sécuritaires sensibles à des puissances étrangères.
Les activités de l'INSO, suspendues par les autorités pour "collecte de données à caractère sensible sans autorisation préalable", ont été poursuivies clandestinement malgré cette suspension. Le directeur général adjoint de l'ONG s'est même rendu à Ouagadougou le 8 septembre malgré l'interdiction.

La junte du capitaine Ibrahim Traoré, au pouvoir depuis trois ans, lutte contre les violences djihadistes dans le pays et a rompu avec plusieurs puissances occidentales, notamment la France, qu'elle accuse de vouloir déstabiliser le Burkina Faso. ## Mesures prises par la junte au Burkina Faso
La junte au Burkina Faso a exigé le départ des soldats engagés dans la lutte antidjihadiste en 2023. Des diplomates français ont été expulsés l’an dernier et quatre fonctionnaires français arrêtés pour espionnage. Ils ont été libérés en décembre 2024 avec l’aide d’une médiation marocaine.
Répression et restrictions
Entre juin et juillet, la junte a révoqué l’autorisation d’exercer de 21 ONG et suspendu dix autres associations pour trois mois. Les voix critiques du régime sont durement réprimées au Burkina Faso, où des enlèvements d'individus sont fréquents depuis plus d'un an. Le capitaine Traoré est accusé d'utiliser abusivement un décret de mobilisation générale pour enrôler de force des citoyens sur le front.
Situation au Sahel
Le Burkina Faso, le Niger et le Mali, dirigés par des junte militaires, font face à des violences djihadistes depuis des années. En 2024, le Niger avait également révoqué l'autorisation d'exercer d'une organisation sur son territoire. Ces trois pays ont formé une confédération, l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Un ressortissant français est détenu à Bamako depuis début août, accusé de travailler pour les services de renseignement français, des accusations jugées sans fondement par le Quai d’Orsay.