Réduction des prélèvements d'eau dans le Marais poitevin confirmée par la justice
La cour administrative d’appel de Bordeaux a confirmé la réduction des volumes autorisés pour l’irrigation agricole dans le Marais poitevin, fragilisant un projet de construction de "bassines".
Les juges ont jugé que les niveaux de prélèvements accordés par l’Etat en 2021 étaient excessifs, ne permettant pas une gestion équilibrée et durable de l’eau dans des territoires en manque de ressources. Cette décision fait suite à une annulation précédente par le tribunal administratif de Poitiers en juillet 2024, obligeant à réduire les prélèvements de près d'un quart par rapport aux autorisations initiales.

L'appel interjeté par l'Etat ainsi que des représentants du monde agricole local a été rejeté par la cour administrative, confirmant ainsi la limitation des prélèvements d'eau dans la région. ## Restrictions de l'irrigation : des conséquences économiques et sociales pour les agriculteurs
Au début de septembre, les agriculteurs témoignaient lors de l'audience que la restriction de l'irrigation risquait de provoquer une catastrophe économique et sociale, mettant en péril la survie et la transmission de leurs exploitations agricoles.
L'association Nature Environnement 17, à l'origine de la procédure judiciaire, a souligné que le retard de la transition agro-écologique était préjudiciable à l'environnement, tout en ne visant pas les agriculteurs directement.
Décision de la cour concernant les réserves d'eau
La cour a également rejeté la demande de l'Etat d'attribuer un volume d'eau supplémentaire pour remplir 16 retenues agricoles, appelées "bassines" par leurs opposants, prévues dans le Marais poitevin. Ces réserves de substitution visent à limiter les prélèvements dans le milieu naturel pour l'irrigation durant l'été, mais seulement quatre ont été construites sur fond de contestations juridiques.
La diminution des prélèvements va nécessiter une redéfinition des volumes attribués aux irrigants, impactant des équilibres financiers fragiles selon l'agriculteur Thierry Boudaud, président de la coopérative concernée par la répartition de l'eau dans la région poitevine.