Condamnation de l'hôpital de Creil pour la mort d'un nourrisson en 2017
Le Groupe Hospitalier Public du Sud de l'Oise (GHPSO) condamné pour homicide involontaire
Le tribunal de Senlis a rendu son verdict mercredi 23 juillet, condamnant le Groupe Hospitalier Public du Sud de l'Oise (GHPSO) à une amende de 70 000 euros pour homicide involontaire par personne morale. Cette condamnation fait suite à la mort en 2017 d'un nourrisson de 26 jours, suite à une prise en charge non conforme et trop tardive de l'enfant par l'hôpital de Creil.
Des sanctions financières pour l'hôpital de Creil
En plus de cette amende, l'hôpital de Creil a également été condamné à une amende de 80 000 euros avec sursis probatoire. Le ministère public avait initialement requis une amende plus importante de 250 000 euros, dont 100 000 euros avec sursis.
Le drame s'est déroulé lors du week-end du 7 mai 2017, lorsque les parents du nourrisson étaient venus aux urgences de l'hôpital de Creil inquiets de sa toux. Malgré des constantes normales, il a fallu deux jours pour que le bébé reçoive du paracétamol alors qu'il était en détresse respiratoire et souffrant de tachycardie. Les analyses ultérieures ont révélé une infection aux bacilles, mais le nourrisson est malheureusement décédé après avoir été transféré en urgence à l'hôpital d'Amiens. ## Rapport d'expertise médicale : des manquements graves révélés
Un récent rapport d'expertise médicale a mis en lumière de nombreux manquements dans la prise en charge d'un nourrisson, mettant en danger sa vie. Parmi les problèmes identifiés : l'absence d'administration d'antibiotiques dans l'heure suivant l'arrivée du bébé, une prise en charge non conforme et tardive, un manque de surveillance de son état de santé, ainsi que des erreurs individuelles du personnel médical.
Absence d'explication pour les parents et défense du groupe hospitalier
Les parents de l'enfant ont exprimé leur désarroi en soulignant qu'ils n'ont jamais eu d'explications et n'ont jamais été reçus par la direction de l'hôpital. Leur avocate, Nathalie Carpentier, s'est émue de cette situation lors d'une audience le 23 juin dernier, soulignant que les parents sont arrivés avec un bébé et sont repartis sans aucune réponse.
Le directeur du groupe hospitalier de l'époque s'est défendu en expliquant qu'un nouveau protocole a été mis en place depuis cet événement tragique. Toutefois, le procureur a souligné lors de l'audience que ces mesures auraient dû être prises plus tôt. Il a également pointé du doigt l'ensemble des actions menant à la mort du nourrisson nommé Liiam.
Un système de santé public défaillant et des responsabilités partagées
Face à ces révélations, Guillaume Combes, en charge du groupe hospitalier, a défendu la difficulté du système de santé public actuel. Il a mentionné la possibilité de rechercher la responsabilité de l'État pour faute lourde, soulignant que le GHPSO ne pouvait pas tout gérer. Une remise en question importante alors que la sécurité et la qualité des soins restent essentielles pour la population.