La Hongrie : vers la mise en prison du maire de Budapest pour dettes ?

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La Hongrie adopte une loi controversée sur l'endettement de la municipalité de Budapest

Le Parlement hongrois a voté une loi visant à permettre à la municipalité de Budapest, en manque de liquidités, d'emprunter de l'argent dans des conditions pouvant conduire le maire en prison. Cette mesure intervient après que le maire écologiste, Gergely Karacsony, ait alerté sur le risque d'insolvabilité de la capitale en raison des prélèvements imposés par le gouvernement.

Des accusations de saignement financier de Budapest par le gouvernement

Gergely Karacsony accuse régulièrement le premier ministre Viktor Orban de saigner financièrement Budapest et les autres grandes villes pour les empêcher d'offrir une alternative à sa gouvernance. Le parti de Viktor Orban, Fidesz, justifie les difficultés financières de la capitale par les "dépenses irresponsables" de son maire.

Adoption de la loi malgré l'opposition

La loi permettant à la municipalité de Budapest de demander un prêt pour éviter la faillite a été adoptée par 136 voix favorables lors d'une session extraordinaire. Elle autorise la municipalité à solliciter un crédit auprès de la Banque hongroise de développement en cas de dépassement de l'échéance de paiement des salaires. ## Restriction des pouvoirs du maire de Budapest

Les services administratifs de la ville, dirigés par un proche de M Orban, peuvent obliger le maire à contracter un prêt dont les modalités sont fixées par le gouvernement. Celui-ci a le droit de déterminer la durée, le taux d'intérêt et les garanties.

Condamnation en cas de non-respect de la loi

La loi oblige le maire à produire des documents financiers et à réaliser des réformes dans les six mois, sous peine d'être condamné à deux ans d'emprisonnement. M Karacsony affirme que ce projet de loi est un "coup de massue politique" qui ne résout rien.

Contribution financière et action judiciaire

La municipalité de Budapest doit verser une contribution de solidarité à l'Etat, une taxe qui a presque été multipliée par neuf depuis l'élection de M Karacsony en 2019. Celui-ci risque également une action judiciaire pour avoir contourné l'interdiction de la Marche des fiertés, pouvant lui valoir une condamnation à un an de prison.