Des féministes militent pour une loi contre les violences basées sur le genre au Cameroun
Au Cameroun, des féministes se mobilisent pour l'adoption d'une loi spécifique contre les violences basées sur le genre, suite à la recrudescence des féminicides dans le pays. Au moins 77 femmes ont été tuées en 2024, et les chiffres continuent d'augmenter en 2025.
Un plaidoyer auprès des responsables politiques pour lutter contre les violences faites aux femmes
Des associations comme le centre Afiri et le Réseau de parlementaires pour la promotion du genre (Repage) tentent de sensibiliser les autorités et la société à l'urgence de la situation. L'objectif est de mettre en place des mesures répressives plus sévères pour dissuader les agresseurs et réduire l'impunité dont ils bénéficient actuellement.
Le chemin semé d'embûches vers l'adoption d'une loi spécifique
Malgré les efforts déployés, la concrétisation d'une loi contre les violences basées sur le genre se heurte à des obstacles. Un projet de loi, en gestation depuis 2023, semble avoir disparu entre les différents ministères concernés. Les débats sur la nécessité d'appliquer les lois existantes avant d'envisager de nouvelles mesures soulèvent des interrogations sur la réelle volonté politique d'adresser ce fléau. ## Les femmes au Cameroun luttent pour leurs droits
La présidente de l'association Sourire de femmes dénonce le climat féminicide
Viviane Tathi, responsable de Sourire de femmes, une association membre du collectif « Stop Féminicides 237 », déplore le manque de reconnaissance du rôle des femmes dans la société camerounaise. Selon elle, des hommes conservateurs détiennent le pouvoir et perpétuent une société patriarcale qui maintient les femmes dans un état de soumission. De son côté, Adakou Apedo-Amah, consultante pour l'association Womed, souligne que les faibles fonds alloués aux affaires sociales dans le budget de l'État contribuent à cette situation précaire.
La lutte pour les droits des femmes peine à mobiliser
Malgré les violences subies par les femmes, la défense de leurs droits n'attire pas l'attention des personnalités publiques ou des jeunes influenceurs au Cameroun. Viviane Tathi déplore le manque d'engagement en faveur de cette cause, soulignant que seuls quelques intellectuels se mobilisent. Elle-même, victime de violences sexuelles dans sa jeunesse, lutte pour que les femmes victimes de violences basculent les réseaux sociaux.
Les obstacles à l'amélioration de la condition des femmes
Les chiffres alarmants concernant les mariages précoces et les violences physiques montrent que de nombreux obstacles se dressent sur la route des droits des femmes au Cameroun. Les traditions telles que le versement de dots aux familles des épouses et les pressions sociales contribuent à maintenir les femmes dans des situations de vulnérabilité. Malgré ces défis, Viviane Tathi garde espoir dans l'évolution des mentalités parmi la jeunesse urbaine du pays, qui représente un tiers de la population.