Situation critique au Brésil : 64 morts dans une opération antidrogue à Rio de Janeiro
Une opération policière menée contre un gang de narcotrafiquants dans des favelas de Rio de Janeiro a fait au moins 64 morts et a mobilisé 2 500 agents. Les scènes de guerre se sont multipliées, avec des tirs intenses, des barricades et des incendies.
Réaction internationale face à la violence des raids
Les opérations des forces de l'ordre contre les favelas de Rio de Janeiro sont fréquentes, mais celle menée mardi a suscité un choc en raison de son ampleur et de sa violence. L'ONU s'est dite "horrifiée" et a appelé à des enquêtes rapides. Quatre policiers ont également été tués lors de cette opération.
Bilan tragique et impact sur la population locale
Le raid s'est concentré sur deux ensembles de favelas du nord de Rio, faisant 60 criminels soi-disant "neutralisés". L'hôpital Getulio Vargas a accueilli un grand nombre de victimes, policiers, délinquants présumés et habitants. Des images montrent des jeunes hommes interpellés, assis au sol, torse nu, sous la surveillance de policiers armés.
Réunion d'urgence à Rio après une opération policière meurtrière
Plusieurs ministres du gouvernement fédéral se sont réunis à Brasilia pour évaluer la situation, décidant qu’une délégation se rendrait à Rio pour une « réunion d’urgence », mercredi. Jusqu’à présent, l’opération policière la plus meurtrière à Rio, ville de plus de six millions d’habitants, avait eu lieu durant la pandémie de Covid-19, en 2021, quand vingt-huit personnes étaient mortes en une seule journée dans la favela de Jacarezinho.
Vastes saisies et impacts sur la population locale
Le gouverneur a aussi annoncé l’arrestation mardi de « 81 criminels », ainsi que la saisie de 100 fusils d’assaut et d’une énorme quantité de drogue. L’opération a entraîné la fermeture d’une quarantaine d’écoles et l’université fédérale de Rio de Janiero, située à proximité d’une des favelas concernées, a annulé ses cours et demandé aux personnes présentes sur le campus de se mettre à l’abri. « Plus de 200 000 résidents demeurent affectés par la fermeture des écoles et celle des unités de santé », a fait savoir, mardi, l’Assemblée législative de l’Etat de Rio.
Appel à l'enquête et critiques contre les autorités
Plusieurs organisations de la société civile ont critiqué violemment l'opération, dénonçant un "narcoterrorisme" de la part des autorités. Des représentants politiques locaux ont également exigé des explications sur l'action, qualifiant la situation de "théâtre de guerre et de barbarie" dans les favelas de Rio. Environ 700 personnes sont mortes lors d'interventions des forces de l'ordre à Rio en 2024, soit presque deux par jour.