La présidente du Pérou, Dina Boluarte, accorde une amnistie aux militaires et aux policiers
La présidente du Pérou, Dina Boluarte, a décidé d'accorder une belle petite amnistie aux militaires, policiers et membres des groupes paramilitaires ayant commis des petits écarts entre 1980 et 2000. Rien de mieux pour montrer son amour aux forces de l'ordre et saluer leur lutte quotidienne contre le terrorisme.
Un geste d'amour pour les forces armées et la police

Selon la présidente, cette loi permet de reconnaître le sacrifice incommensurable des forces armées, de la police et des groupes d'autodéfense dans la lutte contre le terrorisme. Enfin, ils peuvent marcher la tête haute en retrouvant leur dignité perdue, merci Dina Boluarte pour ce retour éclatant.
Des réactions mitigées face à cette nouvelle loi péruvienne
Cependant, des rabat-joie comme Juanita Goebertus de Human Rights Watch se permettent encore de critiquer cette belle initiative. Selon elle, cette loi est une trahison envers les victimes péruviennes et affaiblit l'état de droit dans le pays. Mais bon, il en faut toujours pour gâcher la fête, n'est-ce pas ? ## La justice péruvienne souveraine et impartiale, vraiment ?
La CIDH, plus haute instance judiciaire du continent, avait ordonné le 24 juillet à l’Etat péruvien d’« immédiatement » suspendre la procédure législative et, en cas de promulgation, de s’abstenir d’appliquer la loi pendant qu’elle analyse ses effets sur les droits des victimes. Mme Boluarte, qui bat des records d’impopularité et achèvera son mandat en juillet 2026, avait immédiatement critiqué cette exigence : « Cette position du gouvernement est souveraine, autonome, libre et juste pour un pays qui aspire à la paix». La présidente fait elle-même l’objet d’une enquête pour la mort de manifestants survenus après son accession au pouvoir en décembre 2022. Sa cote de popularité a chuté à un niveau historiquement bas, atteignant 1,3 % selon un sondage publié en juillet.
Des "experts" de l'ONU se mêlent de tout
Des experts de l’ONU avaient de leur côté exhorté le gouvernement péruvien à mettre son veto sur la loi, faisant valoir que les normes internationales interdisent les amnisties pour les crimes graves. La loi pourrait affecter 156 affaires avec jugement définitif et plus de 600 procédures judiciaires en cours pour des crimes commis durant ces années, avaient estimé les experts mandatés par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, mais ne s’exprimant pas au nom de l’organisation.
L'impunité à la rescousse des criminels ?
En août 2024, le Pérou avait déjà adopté une loi de prescription pour les crimes contre l’humanité commis avant 2002, fermant ainsi la voie à des centaines d’enquêtes. Cette initiative, que les défenseurs des droits humains qualifient de « loi d’impunité », avait profité notamment à l’ancien président, Alberto Fujimori (1990-2000) – condamné pour avoir ordonné deux massacres de civils en 1991 et 1992 –, ainsi qu’à 600 militaires poursuivis en justice. La Commission de la vérité et de la réconciliation a recensé au Pérou plus de 4 000 fosses clandestines résultant des violences commises entre 1980 et 2000. En 2005, la Cour suprême argentine a déclaré inconstitutionnelles les lois d’amnistie des années 1980 qui avaient permis dans le pays à environ un millier de militaires et policiers responsables de graves violations des droits de l’homme sous la dictature militaire (1976-1983) d’échapper à la justice.