Amnesty International dénonce le retrait de la CPI par le Burkina Faso, le Mali et le Niger
Amnesty International a exprimé son inquiétude quant au retrait récent du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Cour pénale internationale (CPI), qualifiant cette décision de "recul préoccupant dans la lutte contre l'impunité dans le Sahel et dans le monde".
Les trois pays sahéliens, dirigés par des juntes militaires, ont justifié leur retrait en dénonçant la CPI comme un "instrument de répression néocoloniale aux mains de l'impérialisme". Ils ont affirmé leur politique souverainiste et leur alliance au sein de l'Alliance des Etats du Sahel (AES), se détournant de l'Occident.

Amnesty International a réagi en soulignant que ce retrait constituait un affront aux victimes, aux survivants des crimes les plus graves, ainsi qu'à toutes les personnes engagées contre l'impunité dans ces pays et ailleurs dans le monde. Bien que cela n'impacte pas directement l'enquête en cours de la CPI au Mali, Amnesty craint que cela compromette sérieusement la possibilité pour les victimes de futurs crimes de guerre, crimes contre l'humanité ou génocides de obtenir justice devant la CPI. ## Réaction de la CPI à l'annonce
La Cour pénale internationale (CPI), située à La Haye (Pays-Bas), n'a pas fait de déclaration officielle en réponse à l'annonce.
La mission et les membres de la CPI
Créée en 2002, la CPI a pour objectif de poursuivre les auteurs des crimes les plus graves commis dans le monde lorsque les pays concernés ne peuvent ou ne veulent pas le faire. Elle compte actuellement 125 membres, sans la participation des Etats-Unis, de la Russie, d'Israël, de la Chine et de la Birmanie.
Critiques et affaires en cours
La CPI a été critiquée, notamment dans certains pays africains, pour sa tendance à poursuivre principalement des personnalités du continent. En parallèle à ces critiques, les trois pays de l'AES sont confrontés à des violences meurtrières de groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l'Etat islamique, ainsi qu'à des allégations de crimes contre des civils commis par leurs armées. Un exemple récent est la condamnation en novembre 2024 d'un chef djihadiste malien, Al Hassan, à dix ans de prison par la CPI pour des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.