Ahmed Néjib Chebbi, icône de l'opposition en Tunisie, arrêté à son domicile : un climat politique étouffant

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Ahmed Néjib Chebbi, opposant emblématique, arrêté à son domicile après sa condamnation

Ahmed Néjib Chebbi, figure de l’opposition en Tunisie depuis plusieurs décennies et président du Front du salut national (FSN), a été arrêté à son domicile après avoir été condamné en appel à douze ans de prison pour complot contre la sûreté de l’Etat. Son avocate a confirmé son arrestation sur Facebook.

Un contexte politique tendu en Tunisie

L’arrestation du président du FSN survient après celles de deux autres personnalités de l'opposition, Ayachi Hammami et Chaïma Issa, condamnés respectivement à cinq ans et vingt ans de prison dans la même affaire. Selon l'un des avocats de la défense, la scène politique en Tunisie est devenue effrayante suite à ces arrestations. ## Recul des droits et libertés en Tunisie depuis le coup de force de Kaïs Saïed

Depuis le coup de force du président Kaïs Saïed en juillet 2021, des ONG tunisiennes et étrangères dénoncent un recul des droits et libertés en Tunisie, berceau des printemps arabes de 2011. Des dizaines d’opposants, avocats, journalistes ou travailleurs humanitaires sont actuellement détenus sur des accusations de complot contre l’État ou en vertu d’un décret sur les fausses informations.

Situation préoccupante pour les opposants politiques en Tunisie

Jugé en état de liberté, M Chebbi a vu sa peine de dix-huit ans en première instance réduite à douze ans en appel. Sa fille a affirmé que « l’histoire rendrait justice » à son père et aux autres prisonniers qualifiés de « politiques ». Le Front pour la sauvegarde de la nation (FSN) a été créé suite au coup de force du président Saïed, après lequel ce dernier a consolidé son pouvoir. M Chebbi, opposant sous le régime de Zine El-Abidine Ben Ali et ancien candidat à la présidence, a longtemps présidé le Parti démocrate progressiste (PDP).

Appels à l'opposition pour faire face au pouvoir en place

Lors d’une réunion, des représentants de l'opposition, dont le parti islamiste Ennahdha et le Parti destourien libre (PDL), ont appelé à resserrer les rangs face au pouvoir. L'avocat Samir Dilou a dénoncé un « rouleau compresseur qui vise tout le monde », tandis que Wissem Sghaier, porte-parole du parti Al-Joumhouri, a déploré « une situation sans précédent dans l'histoire moderne de la Tunisie ».