Affrontements meurtriers entre le Cambodge et la Thaïlande à la frontière
Des affrontements frontaliers d’une intensité rare ont opposé la Thaïlande et le Cambodge le jeudi 24 juillet. Des avions de combat thaïlandais ont attaqué des cibles militaires cambodgiennes, tandis que des tirs d’artillerie et de roquettes attribuées au camp opposé ont causé la mort de 11 personnes selon Bangkok.
Tensions à la frontière entre les deux nations
Les deux pays, qui se disputent le tracé de leur frontière commune depuis longtemps, ont connu une escalade de violences qui n'avait pas été observée depuis quinze ans. Les affrontements ont été déclenchés par la mort d'un soldat khmer à la fin de mai, lors d'un échange de tirs dans une zone contestée appelée le « Triangle d’émeraude ».
Les provocations et les représailles répétées ont finalement culminé avec de nouveaux échanges de tirs jeudi matin près de vieux temples disputés, aux frontières des provinces thaïlandaises de Surin et cambodgienne d’Oddar Meanchey. Les deux armées se sont mutuellement accusées d'avoir ouvert le feu en premier.
Bilan humain et ripostes militaires
Les autorités thaïlandaises ont fait état de 11 morts, dont huit dans une attaque à la roquette près d'une station-service de la province de Sisaket. Des images de supérettes en flammes ont circulé sur les réseaux sociaux, et la majorité des victimes seraient des étudiants selon des responsables provinciaux. De plus, un enfant de 8 ans a perdu la vie dans la province de Surin.
En réponse, la Thaïlande a déployé six avions de combat F-16 pour viser des cibles militaires cambodgiennes au sol, selon le porte-parole adjoint des forces armées, Ritcha Suksuwanon. Les deux nations continuent de s'accuser mutuellement d'agressions et de violations de leur territoire. ## Tensions diplomatiques entre la Thaïlande et le Cambodge
L'ambassade thaïlandaise appelle au départ des ressortissants
L'ambassade thaïlandaise au Cambodge a demandé à ses citoyens de quitter le pays "le plus tôt possible". Le premier ministre thaïlandais par intérim, Phumtham Wechayachai, a souligné la nécessité d'une gestion prudente de la situation, affirmant agir selon le droit international pour protéger la souveraineté du pays.
Le Cambodge condamne l'agression militaire thaïlandaise
De son côté, le ministère des Affaires étrangères cambodgien a dénoncé l'agression militaire de la Thaïlande. Le premier ministre Hun Manet a adressé une lettre au président du Conseil de sécurité de l'ONU, dénonçant des attaques non provoquées et réclamant une réunion d'urgence du Conseil de sécurité.
Appels à la retenue et restrictions aux frontières
La Chine s'est dite préoccupée par les affrontements et a appelé au dialogue pour résoudre le différend frontalier entre la Thaïlande et le Cambodge. Le premier ministre malaisien, Anwar Ibrahim, a appelé les deux pays à la retenue et à entamer des négociations. Les tensions ont entraîné des restrictions de déplacement aux points de passage à la frontière et des mesures diplomatiques telles que la suspension de l'importation de certains produits thaïlandais par le Cambodge.