Le parquet panaméen fait appel de la relaxe des prévenus des « Panama Papers » : une tentative de réparation de justice ?
3 minutesProcès des « Panama Papers » : le parquet fait appel de la relaxe de vingt-huit prévenus
Le parquet panaméen a annoncé vendredi 6 juillet son intention de faire appel de la relaxe accordée à vingt-huit prévenus accusés de blanchiment d’argent dans les affaires des « Panama Papers » et de « Lava Jato ». Parmi les personnes relaxées se trouvaient les fondateurs du cabinet d’avocats Mossack Fonseca, au cœur de ces scandales.
L’affaire des « Panama Papers » et de « Lava Jato »
Le 28 juin, un tribunal panaméen a prononcé la relaxe de vingt-huit individus, dont Ramon Fonseca, décédé dans le mois de mai, et Jürgen Mossack. Ces derniers étaient accusés d’avoir participé au blanchiment d’argent en aidant des personnalités mondiales à dissimuler des fonds à travers des sociétés offshore.
L’affaire des « Panama Papers », révélée en 2016 par le Consortium international des journalistes d’investigation (Ciji), avait suscité un vif intérêt en mettant en lumière l’utilisation de comptes offshore par des personnalités influentes telles que des chefs d’État, des sportifs et des artistes.
Dans le même jugement, la juge Baloisa Marquinez a également relaxé les prévenus impliqués dans l’affaire connexe de « Lava Jato », concernant des personnalités liées à Mossack Fonseca, des entreprises brésiliennes comme Odebrecht (rebaptisée Novonor) et des fonctionnaires de plusieurs pays d’Amérique latine.
L’appel du parquet
Malgré la relaxe prononcée en première instance, le parquet a décidé de faire appel de cette décision, arguant que les faits reprochés et les accusés étant les mêmes dans les deux affaires, ils devraient être traités de manière cohérente. La procédure en appel permettra donc d’examiner à nouveau les éléments de l’affaire pour déterminer si une condamnation est justifiée.
Relaxation du fondateur de Mossack Fonseca
Jürgen Mossack, fondateur de Mossack Fonseca âgé de 76 ans, s’est exprimé après sa relaxe en évoquant un “cauchemar” dont il se serait réveillé. Suite aux scandales liés à son cabinet, celui-ci a été contraint de fermer ses portes, des hauts fonctionnaires ont dû démissionner et d’autres ont été condamnés.
Réaction du président panaméen et des avocats incriminés
Le président panaméen actuel, José Raul Mulino, a qualifié l’affaire des “Panama Papers” de “canular international” visant à nuire au système financier de son pays. Les avocats impliqués ont également adopté cette position, sans pour autant fournir de détails concrets sur cette supposée conspiration.
Défense du Consortium international des journalistes d’investigation
Le Consortium international des journalistes d’investigation (CIJI) a quant à lui défendu ses publications, affirmant que les “Panama Papers” ont permis de révéler des vérités cachées. Le directeur exécutif du consortium, Gerard Ryle, a souligné que ces révélations ont fourni au public les informations nécessaires pour demander des comptes et faire pression en faveur de réformes.