Chef de police islamique djihadiste condamné pour crimes de guerre à Tombouctou, Mali : le verdict de la CPI
3 minutesCondamnation d’un chef de police islamique djihadiste pour crimes de guerre à Tombouctou, Mali
La Cour pénale internationale (CPI) a prononcé, le mercredi 26 juin, une condamnation à l’encontre d’un chef de la police islamique djihadiste pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis à Tombouctou en 2012 et 2013.
Actes condamnés et rôle de L’accusé
Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud, connu sous le nom d’« Al Hassan », a été reconnu coupable notamment de torture, d’atteinte à la dignité de la personne et de superviser des amputations et des flagellations en tant que chef de la police islamique de la ville. Il a joué un “rôle-clé” dans la terreur qui a sévi à Tombouctou pendant cette période, alors que la ville était sous le contrôle des combattants islamistes d’Ansar Eddine et Al-Qaida au Maghreb islamique.
Réaction du juge et attitude de l’accusé
Le juge Antoine Kesia-Mbe Mindua a décrit en détail le règne de la terreur imposé par les djihadistes à Tombouctou, évoquant des viols, des arrestations et des flagellations brutales. L’accusé, vêtu d’une tunique jaune et d’une coiffe blanche, est resté impassible lors de la lecture du verdict. La sentence finale sera quant à elle rendue publique prochainement.
Condamnation et acquittement d’Al Hassan à la CPI
La Cour pénale internationale (CPI) a reconnu Al Hassan coupable de « contribution aux crimes perpétrés par d’autres membres » de groupes djihadistes, notamment des crimes de mutilation et de persécution. Cependant, il a été acquitté des crimes de guerre tels que le viol, l’esclavage sexuel et les attaques de biens protégés, ainsi que du crime contre l’humanité de mariage forcé.
Destructions à Tombouctou sous le joug djihadiste
Les destructions se sont multipliées en 2012 et 2013 à Tombouctou, surnommée la « Ville des 333 saints » pour le nombre de sages musulmans qui y sont enterrés. Les islamistes d’Ansar Eddine et d’Al-Qaida au Maghreb islamique ont contrôlé la ville de mi-2012 jusqu’à sa libération par les forces françaises et maliennes début 2013. Ils ont détruit à coups de pioche et de pelle des célèbres mausolées de saints musulmans.
Mandat d’arrêt contre le chef djihadiste Iyad Ag Ghali
Vendredi, la CPI a rendu public un mandat d’arrêt contre l’un des principaux chefs djihadistes du Sahel, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés commis également à Tombouctou en 2012 et 2013. Iyad Ag Ghali, chef du Groupe de soutien de l’islam et des musulmans (GSIM) lié à Al-Qaida, opérant au Mali, au Burkina Faso et au Niger, est un chef rebelle touareg radicalisé, également connu sous le nom d’« Abou Al-Fadl », ayant fondé le groupe Ansar Eddine en 2012.