Les enjeux cruciaux du financement des programmes politiques pour la campagne législative de 2024
3 minutesCampagne législative 2024 : Les enjeux du financement des programmes politiques
La question cruciale concernant le financement des programmes proposés par les différents partis politiques lors des élections législatives de 2024 divise les observateurs et les économistes. La journaliste Elsa Conesa du journal “Le Monde” a répondu aux interrogations sur ces mesures et sur les marges de manœuvre des partis en cas d’accession au pouvoir.
Des mesures coûteuses et des financements incertains
La critique principale formulée à l’encontre du programme de la gauche concerne son coût, dépassant la centaine de milliards d’euros. Les multiples mesures envisagées trouvent pour l’essentiel leur financement dans de nouveaux impôts, dont le rendement demeure incertain en raison des possibles ajustements des grandes entreprises et des plus fortunés visés. Il est ainsi difficile d’évaluer de manière précise les réactions des acteurs économiques face à ces politiques.
Un contexte financier contraint et des marges de manœuvre restreintes
La France, confrontée à des défis budgétaires importants, emprunte chaque année l’équivalent de la moitié de son budget à des marchés financiers. Malgré cette dépendance, le pays parvient à lever des fonds sans difficulté, notamment grâce à son appartenance à la zone euro et à son rôle stratégique au sein de l’Union européenne. Cette situation singularise la marge de manœuvre dont disposent les prochains élus et le futur gouvernement.
La question délicate de la TVA et des répercussions économiques
Une des critiques adressées au Rassemblement National concerne la baisse de la TVA, susceptible de profiter à l’ensemble de la population. Cette mesure, bien que coûteuse, pourrait atteindre entre 10 et 15 milliards d’euros par an pour des produits comme les carburants ou le fioul.
Le débat politique autour de la TVA et du financement des mesures gouvernementales
Le poids de la TVA sur les ménages modestes
La TVA, impôt proportionnel pesant plus sur les plus pauvres La TVA est considérée comme un impôt pesant proportionnellement davantage sur les plus pauvres, puisqu’il est proportionnel et non progressif. Autrement dit, les riches et les pauvres paient le même taux de TVA alors qu’ils paient un taux d’impôt sur le revenu différent. Il n’est donc pas faux de dire que la TVA pèse plus lourd pour les ménages modestes, et cela est plus particulièrement vrai concernant le carburant, essentiel au quotidien pour les ménages vivant dans les zones rurales ou loin de leur lieu de travail, pour qui la voiture est indispensable. C’était d’ailleurs l’une des revendications des «gilets jaunes».
La question du financement des mesures gouvernementales
Aucun parti ne répond clairement à la question du financement Aucun parti politique ne répond clairement à la question du financement des mesures gouvernementales. Le RN invoque la lutte contre la fraude, dont on sait qu’elle rapporte beaucoup moins que les sommes évoquées pour financer ses mesures. La gauche table sur des impôts pesant sur les plus riches et les grands groupes, mais il est aussi probable que ceux-ci rapportent moins que prévu, ces acteurs économiques ayant la capacité de s’ajuster très rapidement à un nouveau cadre fiscal. Les mesures présentées par Gabriel Attal sont moins coûteuses, mais ne sont pas davantage clairement financées.
La question de la dette publique et des ajustements budgétaires futurs
Le rôle du futur gouvernement dans la gestion de la dette publique Le futur gouvernement aura toujours la possibilité de faire voter un projet de loi de finances rectificative pour ajuster le budget 2024, et éventuellement introduire de nouvelles mesures fiscales. Le RN comme le NFP ont d’ores et déjà annoncé qu’ils feraient un budget rectificatif dès cet été en cas de victoire, avec des mesures emblématiques de part et d’autre – la baisse de la TVA pour le RN, et du côté du NFP l’abrogation des réformes des retraites et de l’assurance-chômage, le relèvement de 10 % du point d’indice des fonctionnaires, ainsi que des aides aux logements.