Le chef djihadiste malien Iyad Ag Ghali visé par un mandat d’arrêt de la CPI pour des crimes de guerre et crimes contre l'humanité
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Le chef du GSIM recherché pour des crimes commis au début de la guerre du Mali
Le chef djihadiste malien Iyad Ag Ghali est actuellement visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes commis au début de la guerre du Mali, entre 2012 et 2013. Leader du Groupe de soutien de l’islam et des musulmans (GSIM), il est accusé de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre.
Selon le mandat d’arrêt délivré en 2017, Iyad Ag Ghali est poursuivi pour des actes de torture, de persécution pour des motifs sexistes ou religieux, de détention illégale, de viols et de violences sexuelles, d’actes inhumains et d’attaques contre des bâtiments religieux. Il est également accusé d’avoir orchestré l’exécution de militaires et gendarmes lors de la prise d’Aguelhok, où au moins 40 soldats ont été retrouvés tués.
La CPI a débuté son enquête dès janvier 2013, à la demande des autorités maliennes, pour faire la lumière sur ces crimes présumés commis par Iyad Ag Ghali et son groupe. Le leader djihadiste est décrit comme un chef incontesté, disposant d’une grande influence dans la région, ce qui lui aurait permis de mener ces actes de violence en toute impunité.
Mandat d’arrêt délivré contre Iyad Ag Ghali par la CPI : retour sur une affaire complexe
Quatre ans et demi après sa délivrance, le 18 juillet 2017, un mandat d’arrêt a été émis à l’encontre d’Iyad Ag Ghali. Les autorités de Bamako et de Paris ont été informées, alors que la France avait déployé plusieurs milliers de soldats au Mali dans le cadre de l’opération « Barkhane » de lutte contre les groupes terroristes.
La CPI demande la levée des scellés malgré les risques potentiels
La Cour pénale internationale (CPI) n’avait pas rendu public ce mandat d’arrêt par crainte d’encourager certains États à aider Iyad Ag Ghali à se soustraire à la justice. La CPI ne disposant pas de sa propre force policière, elle dépend de la coopération des pays pour arrêter les suspects. En juillet 2022, le procureur de la CPI a demandé la levée des scellés du mandat d’arrêt, mais s’est heurté au refus des juges qui ont évoqué des « risques potentiels » pour les témoins. En mai, une nouvelle demande a été déposée en raison d’éléments inédits gardés confidentiels. La levée du secret pourrait permettre la tenue d’audiences de mise en accusation sans la présence de l’accusé, pour interroger des témoins.
La CPI poursuit son travail sur les crimes commis à Tombouctou
La CPI a mené jusqu’ici deux procès sur les crimes commis à Tombouctou lors de l’occupation de la ville par les groupes djihadistes. Deux anciens responsables de la Hesbah, la police des mœurs mise en place par les groupes djihadistes, ont été inculpés : Ahmed Al-Faqi Al-Mahdi a plaidé coupable et a été condamné à neuf ans de prison en 2016. Le verdict concernant Abdoulaziz Al-Hassan sera rendu le 26 juin. Dans un communiqué diffusé vendredi soir, le bureau du procureur a affirmé rester « déterminé à veiller à ce que tous ceux qui causent des souffrances à la population du Mali et de la région du Sahel soient tenus pour responsables ».