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Paris investit 1,2 milliard d'euros pour accélérer la production de vaccins en Afrique
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Paris investit 1,2 milliard d'euros pour accélérer la production de vaccins en Afrique

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Paris mobilise plus d’un milliard d’euros pour accélérer la production de vaccins en Afrique

Le Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinales s’est tenu à Paris avec pour objectif de « renvoyer le choléra au passé ».

Lors de cet événement, le président Emmanuel Macron a exprimé son souhait de mettre fin à l’épidémie de choléra qui sévit dans 23 pays africains ainsi que le département français de Mayotte. Pour y parvenir, la France s’engage à soutenir le laboratoire sud-africain Biovac en investissant 10 millions d’euros dans l’ouverture d’une chaîne de production dédiée au vaccin. Cette initiative permettra des progrès concrets dans la création d’un marché africain du vaccin, soutenu par la France.

Un nouveau mécanisme financier pour accélérer la production de vaccins en Afrique

Le sommet a également marqué le lancement officiel de l’AVMA (African Vaccine Manufacturing Accelerator), un nouveau mécanisme financier visant à soutenir les producteurs de vaccins en Afrique. Avec des dons s’élevant à 1,2 milliard de dollars, provenant en grande partie de pays européens tels que la France, l’Allemagne et l’Italie, ainsi que de partenaires internationaux comme les Etats-Unis et la fondation Bill & Melinda Gates, cette initiative vise à favoriser l’installation de producteurs sur le continent.

L’Union africaine a pour ambition de produire 60% des vaccins consommés sur le continent d’ici 2040, réduisant ainsi la dépendance vis-à-vis des importations coûteuses. Cette initiative est saluée comme un catalyseur pour le développement de l’industrie pharmaceutique en Afrique et la collaboration entre les différents Etats.

L’AVMA, une avancée majeure pour l’Afrique

Jean Kaseya, directeur d’Africa CDC, s’est félicité de la création de l’AVMA et voit en cette initiative le début d’une vision plus large incluant les médicaments, les tests de diagnostics et les traitements. L’Afrique se prépare ainsi à prendre en main sa souveraineté médicale pour mieux répondre aux besoins de sa population en matière de santé publique.

Le lancement d’un marché made in Africa pour lutter contre l’inégalité vaccinale

La pandémie de Covid-19 a exacerbé les inégalités d’accès aux vaccins et aux produits de santé, notamment dans les pays africains. Afin de remédier à cette situation, les ministres de la santé du continent ont décidé de soutenir la création d’un marché made in Africa grâce à des commandes groupées. Cette initiative permettra aux gouvernements de fixer leurs propres priorités tout en réalisant des économies d’échelle. Ils bénéficient également du soutien de GAVI l’Alliance du vaccin, une centrale d’achat mondiale qui leur permet de prendre en charge une partie croissante du coût de leur vaccination domestique en vue d’une autonomie totale.

Le Forum de Paris pour la relance de l’entraide internationale

Le Forum de Paris a été l’occasion pour l’organisation GAVI l’Alliance du vaccin de lancer la reconstitution de ses ressources à hauteur de 9 milliards de dollars. Déjà 2,4 milliards de dollars de promesses ont été faites, donnant ainsi bon espoir pour atteindre cet objectif. La directrice de GAVI, Sania Nishtar, a souligné l’importance d’atteindre les Objectifs de développement durable fixés par les Nations unies d’ici 2030, notamment en matière de vaccination. Un milliard d’enfants ont été vaccinés au cours des vingt premières années d’existence de l’organisation, et un autre milliard devrait l’être en moitié moins de temps.

Renforcement des cadres réglementaires et perspectives d’exportation

Le Forum de Paris a également abordé la question du renforcement et de l’uniformisation des cadres réglementaires dans les pays africains déjà producteurs pour garantir la qualité des produits de santé. Un accord de “jumelage” a été annoncé entre l’Agence européenne des médicaments et celle du Rwanda. L’AVMA pourra s’appuyer sur les autorités de réglementation de six pays déjà classés au niveau 3 de l’OMS, dont l’Égypte, le Ghana, le Nigeria, la Tanzanie, l’Afrique du Sud et récemment le Zimbabwe, pour assurer la qualité des médicaments circulant sur le continent. Ces certifications devraient permettre un jour l’exportation des produits africains. La future Agence du médicament de l’UA, qui ouvrira à Kigali, pourra bénéficier de ces avancées lorsqu’elle sera opérationnelle.