Opposition unie contre les réformes constitutionnelles en Italie
3 minutesOpposition unie contre les réformes du gouvernement italien
Près de 2 000 personnes se sont rassemblées à Rome pour protester contre trois réformes constitutionnelles proposées par la coalition de droite et d’extrême droite au pouvoir en Italie. Parmi les manifestants, les chefs des trois principaux partis d’opposition italiens ont pris part à cette manifestation commune.
Dénonciation des réformes
Elly Schlein du Parti démocrate, Giuseppe Conte du Mouvement 5 Etoiles et Nicola Fratoianni et Angelo Bonelli de l’Alleanza Verdi e Sinistra dénoncent des réformes susceptibles de diviser le pays et de menacer l’indépendance de la magistrature. Les partis au pouvoir, notamment Fratelli d’Italia, la Ligue et Forza Italia, défendent pourtant ces réformes, dont celle de l’élection au suffrage universel du chef de gouvernement récemment approuvée par le Sénat italien.
Approbation d’une réforme controversée
Le Sénat italien a voté en faveur de la réforme prévoyant l’élection du président du conseil pour une durée de cinq ans, avec la garantie que la coalition soutenant le candidat élu obtiendra au moins 55 % des sièges au Parlement. Si cette mesure est saluée par la cheffe du gouvernement, Giorgia Meloni, comme un moyen de renforcer la démocratie et la stabilité des institutions, l’opposition craint un affaiblissement du pouvoir parlementaire et une influence accrue du chef du gouvernement.
Réformes controversées en Italie
Le gouvernement italien a proposé deux réformes majeures, suscitant des débats intenses au sein du Parlement et de la population.
Renforcement de l’autonomie des régions
La seconde réforme vise à renforcer l’autonomie des régions en matière d’éducation, d’infrastructures et de protection de l’environnement. Le gouvernement soutient que cela permettra d’améliorer l’efficacité des projets publics. Cependant, les oppositions expriment des craintes quant au creusement des inégalités entre les régions riches du Nord et les régions plus pauvres, telles que la Sicile et la Sardaigne.
Réforme de la magistrature
La troisième réforme concerne la magistrature et prévoit la séparation complète de la formation, des carrières et des statuts des juges et des procureurs. Ces derniers sont souvent accusés de collusion, au détriment de la défense. L’opposition dénonce le risque de “la sujétion du parquet à l’exécutif”. Elly Schlein a affirmé : “Nous ne permettrons pas à cette droite de bouleverser la constitution.”
Défense de l’unité nationale
Une manifestation s’est déroulée dans le centre de Rome, où de nombreux drapeaux italiens, palestiniens ou du Parti Démocrate ont été brandis. Le slogan de la manifestation était clair : “Pour la défense de l’unité nationale.”
Le chemin pour l’adoption de ces réformes reste incertain, car toute révision de la Constitution italienne doit être approuvée à deux reprises par les deux chambres du Parlement, dans les mêmes termes et avec un délai minimal de trois mois entre chaque vote. Si les deux derniers votes ne réunissent pas les deux tiers des sièges, un référendum doit être organisé. À l’heure actuelle, la coalition au pouvoir ne dispose pas de cette majorité des deux tiers sur le texte proposé.