Mise en examen pour génocide et crimes contre l'humanité : Le récit troublant de Lolita C
3 minutesMise en examen pour génocide et crimes contre l’humanité
Une femme française, rentrée de Syrie en août 2021, est mise en examen pour génocide contre la minorité yézidie. Cette femme de 35 ans est la troisième “revenante” en France poursuivie pour de tels chefs d’accusation.
Accusations et réactions de la mise en examen
Lolita C, après un interrogatoire, a été mise en examen pour génocide et complicité de génocide, ainsi que pour crimes contre l’humanité et complicité. Son époux, membre de la filière strasbourgeoise ayant rejoint l’Etat islamique, est également impliqué dans cette affaire. Lolita C conteste vivement les accusations portées contre elle, plaidant “la contrainte” lors de sa défense.
Enquête judiciaire en cours
La justice française cherche à documenter les crimes commis par l’Etat islamique à l’encontre des minorités. Fin 2016, une enquête préliminaire dite “structurelle” a été ouverte par le parquet national antiterroriste. Lolita C est la troisième femme “revenante” en France à être mise en examen pour ces chefs relevant du pôle Crimes contre l’humanité du tribunal judiciaire de Paris.
Mises en examen et requête de procès pour deux femmes impliquées dans des activités terroristes
Une première mise en examen a été prononcée en 2022 pour Lolita C, tandis que le PNAT a requis un procès pour une deuxième femme, Sonia M. Dans le cas de cette dernière, la victime présumée, une Yézidie de 16 ans, a dénoncé un quotidien de maltraitance. En revanche, la fillette dans le dossier de Lolita C n’a pas encore été retrouvée.
Déclarations et accusations à l’encontre de Lolita C
Lors de ses interrogatoires avec les juges, Lolita C a expliqué son désir de rejoindre l’EI en raison de son isolement et de ses déceptions amoureuses. Elle a fait part de sa connaissance des exécutions et des opérations martyrs, tout en niant toute implication dans la direction d’une “maison des femmes” ou dans l’apprentissage du maniement des armes, malgré avoir admis avoir essayé une fois de tirer avec une kalachnikov. Elle a également nié avoir porté une ceinture explosive.
Interrogations sur l’embrigadement de son fils et accusations
Les juges ont interrogé Lolita C à plusieurs reprises au sujet de son fils aîné, suspecté d’avoir été embrigadé par les “Lionceaux du califat” à l’âge de cinq ans. Elle a nié ces accusations, affirmant qu’il était inscrit dans une école normale où il étudiait des matières classiques et non la formation aux armes. Après avoir été détenue dans un camp kurde puis expulsée de Turquie vers la France, Lolita C a été mise en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et pour “soustraction d’un parent à ses obligations légales”, et est en détention provisoire depuis août 2021.