Le tollé international : l'AIEA adopte une résolution contre l'Iran
3 minutesLe conseil des gouverneurs de l’AIEA adopte une résolution contre l’Iran
Une majorité des membres du conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont adopté une résolution à l’encontre de l’Iran, mercredi 5 juin à Vienne. Cette décision intervient face à l’escalade du programme nucléaire iranien et vise à rappeler à l’ordre Téhéran.
Nouveaux points de contentieux avec l’Iran
La résolution déposée par Londres, Paris et Berlin, appartenant au groupe E3, a été approuvée par vingt pays sur trente-cinq. Les Etats-Unis se sont finalement joints à la démarche malgré leurs réticences initiales. La Russie et la Chine ont quant à eux voté contre la résolution.
Outre les griefs relatifs à la présence de traces d’uranium sur des sites non déclarés, la résolution exige que l’Iran revienne sur le retrait de l’accréditation de certains inspecteurs expérimentés et rétablisse immédiatement les caméras de surveillance de ses installations. Cette décision vise à augmenter la pression sur Téhéran qui a récemment restreint sa coopération avec l’AIEA.
Possibilité de sanctions au Conseil de sécurité de l’ONU
Bien que cette résolution ne soit pour l’instant que symbolique, elle pourrait conduire à un transfert du litige au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies. Ce dernier serait habilité à prendre des mesures de sanction contre l’Iran. Cependant, la proximité croissante entre Moscou, Pékin et Téhéran au cours des dernières années rend cette possibilité peu probable en pratique.
Inquiétudes croissantes sur le programme nucléaire iranien
L’Iran menace de riposter suite aux récentes critiques du Conseil concernant son programme nucléaire, qu’il qualifie d’action “contre-productive”. Malgré ses dénégations concernant la volonté de se doter de l’arme atomique, le programme nucléaire de la République islamique continue de gagner en puissance.
Des avancées nucléaires jugées “alarmantes” par les Européens
Les débats récents à Vienne ont révélé une préoccupation grandissante des Européens face aux avancées nucléaires de l’Iran, qualifiées de “sans précédent pour un Etat non doté de l’arme atomique”. L’AIEA a souligné que l’Iran enrichit actuellement de l’uranium à un taux de 60%, proche du seuil de 90% nécessaire pour développer une bombe atomique, tout en accumulant des stocks de plus en plus importants. Cette situation est jugée préoccupante pour la sécurité internationale et remet en question l’architecture mondiale de non-prolifération.
Appel à un retour au JCPOA par Téhéran, Moscou et Pékin
Suite à l’échec des discussions à Vienne pour réanimer l’accord international de 2015 connu sous le nom de JCPOA, l’Iran, la Russie et la Chine ont appelé les pays occidentaux à manifester de la volonté politique et à prendre des mesures concrètes pour permettre un retour à cet accord. Cette déclaration commune met en lumière les tensions croissantes autour du programme nucléaire iranien et l’importance d’une résolution diplomatique pour garantir la stabilité régionale et internationale.