Le Sénat met un frein à la réforme du bulletin de paie : quelles conséquences pour les salariés et les entreprises ?
3 minutesLa réforme du bulletin de paie retoquée par le Sénat
Le gouvernement subit un revers au Sénat sur la simplification du bulletin de paie
La proposition gouvernementale visant à réduire le bulletin de paie à une quinzaine de lignes pour plus de clarté a été rejetée par la majorité sénatoriale, composée de l’alliance de la droite et du centre. Ces derniers estiment que cette réforme risque d’alourdir le travail des entreprises, qui devraient conserver les données détaillées dans un fichier annexe à disposition des salariés.
Selon la sénatrice écologiste Raymonde Poncet-Monge, cette simplification du bulletin de paie, jugée “ni demandée ni souhaitée par aucune organisation patronale ou syndicale”, poursuit un “objectif idéologique” et risque d’“opacifier la paie”. Malgré les assurances du gouvernement quant à la prise en charge de cette charge par le portail national des droits sociaux d’ici 2027, la majorité sénatoriale reste dubitative quant à la nécessité de cette réforme.
Cette décision du Sénat met un coup d’arrêt à l’une des mesures phares du projet de loi de simplification économique du gouvernement, qui prévoyait une refonte du bulletin de paie pour faciliter sa lecture par les salariés. Une modification de la loi sera nécessaire pour revoir les modalités de transmission des données aux travailleurs, tout en passant par une concertation avec les partenaires sociaux.
Débat houleux autour du projet de loi de simplification de la vie économique
La ministre déléguée aux entreprises, Olivia Grégoire, a été confrontée à des difficultés lors de sa tentative de défense du projet de loi visant à simplifier la vie économique des entreprises. Elle a souligné que les salariés français peinent souvent à comprendre leur fiche de paie et a regretté l’opposition du Sénat à cette mesure jugée essentielle.
Des mesures techniques contestées
Le projet de loi de simplification de la vie économique, examiné en première lecture depuis lundi, comprend plusieurs mesures techniques visant à faciliter la vie des entreprises. Le gouvernement a notamment échoué à faire adopter une disposition visant à unifier le contentieux de la commande publique au profit du juge administratif.
Clivages politiques autour du délai de prévention de la vente de fond de commerce
Les sénateurs se sont également affrontés sur une mesure controversée du texte : le délai légal imposé aux petits patrons pour informer leurs salariés d’une éventuelle vente de leur fond de commerce. Actuellement fixé à deux mois, le gouvernement souhaite le réduire à un mois pour faciliter les transactions. Cependant, le Sénat a décidé de supprimer cette obligation, suscitant des critiques de la part de la gauche qui défendait le droit à la transparence pour les salariés potentiels acquéreurs.