Un orchestre philharmonique exceptionnel change des vies en Côte d'Ivoire
2 minutesUn orchestre philharmonique inhabituel en Côte d’Ivoire
Dans la ville agricole d’Odienné, située dans le nord de la Côte d’Ivoire, un orchestre philharmonique hors du commun voit le jour, composé de plus d’une centaine d’enfants âgés de 6 à 16 ans.
Une passion qui change des vies
Chaque jour après l’école, ces 139 élèves répètent avec passion pendant deux heures et demie, encadrés par une équipe de professeurs dévoués. Pour ces enfants, l’orchestre philharmonique d’Odienné représente bien plus qu’une simple activité musicale, c’est un véritable changement de vie, comme en témoigne Leïla Coulibaly, 9 ans, qui rêve de devenir une musicienne professionnelle.
Un projet musical exceptionnel
Inspiré du concept vénézuélien El Sistema, cet orchestre a été initié par le ministre de l’emploi et de la protection sociale, Adama Kamara. Malgré les conditions difficiles dans cette région rurale, les enfants ont réussi à se produire devant le président ivoirien et lors de la cérémonie de clôture de la Coupe d’Afrique des nations de football en 2024, démontrant leur talent et leur passion pour la musique.
Une approche pédagogique innovante
Fabrice Koffi, responsable de l’orchestre d’Odienné, met en avant une approche pédagogique novatrice pour enseigner la musique aux enfants. Contrairement aux conservatoires traditionnels, où les cours particuliers sont privilégiés, l’orchestre d’Odienné se concentre sur une pédagogie collective, enseignant aux élèves des bases telles que le solfège et les techniques de jeu. Cette approche permet à chaque enfant de progresser à son rythme et de bénéficier d’un enseignement adapté à ses besoins.
Les défis face aux mentalités conservatrices
Malgré les efforts déployés par Fabrice Koffi et son équipe, l’idée de rejoindre un orchestre s’est heurtée à des réticences de la part de certaines familles conservatrices. Abdramane Doucouré, chargé des relations avec les familles, se souvient des obstacles rencontrés : certains parents estimaient que la musique n’était pas compatible avec la religion musulmane, majoritaire dans la région. Sarata Kanté, une jeune trompettiste, a dû batailler pendant plusieurs semaines pour convaincre ses parents de la laisser poursuivre sa passion pour la musique.
L’éducation par la musique
Fabrice Koffi insiste sur le fait que l’objectif n’est pas de “déscolariser” les enfants pour en faire des musiciens professionnels, mais plutôt de leur offrir des opportunités d’exceller à l’école. En effet, les résultats scolaires de Sarata se sont améliorés depuis qu’elle fait partie de l’orchestre. Cette approche permet aux enfants de développer leurs compétences musicales tout en poursuivant leur scolarité, ouvrant des perspectives d’avenir plus prometteuses dans un contexte de pauvreté et de chômage croissants.