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Polémique autour de l'enseignement de l'homosexualité au lycée français d'Accra

Polémique autour de l'enseignement de l'homosexualité au lycée français d'Accra

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Polémique autour de la question de l’homosexualité au lycée français d’Accra

Une polémique secoue le lycée français Jacques-Prévert d’Accra, au Ghana, suite à l’adoption d’une loi anti-LGBT+ par le Parlement ghanéen en février dernier.

Une enseignante menacée suite à l’étude d’une œuvre en classe

Des parents d’élèves ont envoyé un courriel à la direction de l’établissement, demandant une révision des supports pédagogiques partagés avec les élèves pour garantir leur conformité avec les lois locales et les sensibilités religieuses et culturelles. En cause, un livre étudié en classe de CM2, “Le Journal de grosse patate”, qui traite des discriminations à l’école, et aurait été retiré de la bibliothèque scolaire.

Craintes et tensions au sein de la communauté éducative

Lors d’une réunion avec certains parents d’élèves, la direction aurait évoqué une possible faute de l’enseignante, suscitant des inquiétudes et des tensions au sein de la communauté éducative. Certains parents se disent préoccupés par la perception que pourraient avoir les autres élèves de leurs enfants en fonction de ce débat.

L’homologation de l’établissement en jeu

Dans le cycle 3 du programme scolaire français, l’acquisition des valeurs de la République est une obligation pour les élèves, incluant la solidarité, l’égalité hommes-femmes et le rejet de toute forme de discrimination. C’est ce qu’a rappelé la direction du lycée français d’Accra dans un e-mail adressé aux parents d’élèves par la proviseure, Catherine Daeur, le vendredi 26 avril. Il est souligné que les enseignements dispensés doivent correspondre au programme de l’éducation nationale française, tout en prenant en compte le contexte local.

La question de l’homosexualité dans un pays où c’est illégal

Enseignant dans un pays où les relations homosexuelles sont punies par la loi depuis 1961, le lycée français d’Accra se retrouve confronté à une législation de plus en plus sévère. En effet, le 28 février dernier, la loi des “droits sexuels humains et des valeurs de la famille” a été adoptée, entraînant des peines allant de 3 à 10 ans d’emprisonnement pour toute personne identifiée comme membre ou défendant les droits de la communauté LGBT+ au Ghana. Cette loi, en attente de promulgation par le président Nana Akufo-Addo, fait actuellement l’objet de deux recours devant la Cour suprême pour non-respect de la Constitution.

Un précédent similaire au Maroc

La question de l’éducation aux droits des personnes homosexuelles avait déjà posé problème dans les établissements français à l’étranger par le passé. En mai 2023, au Maroc, une enseignante de l’école française avait été visée par une plainte déposée par des parents d’élèves pour “apologie de l’homosexualité”.