Adoption controversée de la loi sur l'influence étrangère en Géorgie ravive les tensions internationales
3 minutesAdoption de la loi sur l’influence étrangère en Géorgie malgré un veto présidentiel
Le Parlement géorgien a adopté définitivement la loi sur l’« influence étrangère » après un vote annulant le veto de la présidente pro-occidentale Salomé Zourabichvili. Le texte controversé, inspiré d’une législation russe répressive, a été adopté par 84 voix pour et 4 voix contre, malgré le départ de la plupart des députés de l’opposition lors du vote.
Craintes de l’opposition et de l’Union européenne
Les opposants à cette loi, qui la qualifient de “loi russe”, craignent qu’elle n’impose de lourdes restrictions aux ONG financées par l’étranger et qu’elle serve à réprimer toute opposition en Géorgie. Des manifestations ont eu lieu depuis début avril pour s’opposer à ce texte, avec des manifestants brandissant des drapeaux géorgiens et européens devant le parlement à Tbilissi.
Réactions de l’opposition et de l’Union européenne
L’opposition géorgienne et l’Union européenne ont vivement critiqué cette législation, la jugeant incompatible avec les ambitions de la Géorgie de rejoindre à terme l’Union européenne. Ils voient dans cette loi un instrument de répression contre les voix dissidentes à l’approche des élections législatives prévues dans le pays fin octobre.
Adoption d’une loi controversée en Géorgie
Une nouvelle loi adoptée par le Parlement géorgien le 14 mai suscite de vives réactions, tant au niveau national qu’international. La mesure prévoit d’imposer à toute ONG ou média recevant plus de 20 % de son financement de l’étranger de s’enregistrer en tant qu’« organisation poursuivant les intérêts d’une puissance étrangère » et de se soumettre à un contrôle administratif.
Réactions internationales
Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a fait part de la volonté des Etats-Unis de réexaminer l’ensemble de leur coopération avec Tbilissi suite à l’adoption de cette loi. Des restrictions de visas de séjour aux Etats-Unis ont également été annoncées, visant les personnes jugées responsables de « saper la démocratie » en Géorgie, ainsi que leurs proches.
Tensions et critiques
Le parti « Rêve géorgien » a vivement réagi, dénonçant un « chantage au visa » et une « tentative flagrante d’empiéter sur l’indépendance et la souveraineté de la Géorgie ». Des critiques ont également été adressées à un commissaire européen ayant tenté de plaider contre l’adoption de la loi auprès du premier ministre géorgien Irakli Kobakhidzé.
Cette loi a ravivé les tensions entre la Géorgie et l’Occident, alors que le pays est officiellement candidat à l’UE depuis décembre 2023. Le parti au pouvoir, le « Rêve géorgien », soutient pourtant formellement l’adhésion à l’UE et à l’OTAN, mais a pris ces dernières années des mesures rapprochant le pays de Moscou.
La controverse autour de ce texte a également mis en lumière l’influence de Bidzina Ivanichvili, fondateur du parti « Rêve géorgien ». Cet homme d’affaires, qui a fait fortune en Russie, a été brièvement premier ministre de la Géorgie en 2012-2013 et continue selon ses détracteurs à diriger le pays en coulisses. Ses positions hostiles à l’Occident et ses vues sur les ONG comme ennemies internes ont suscité des inquiétudes au niveau national et international.