Photo non contractuelle
Des tensions croissantes à l'assemblée générale de TotalEnergies: Climat, PDG et controverses au rendez-vous

Des tensions croissantes à l'assemblée générale de TotalEnergies: Climat, PDG et controverses au rendez-vous

 3 minutes

Tension à l’assemblée générale de TotalEnergies

L’assemblée générale de TotalEnergies, prévue pour le vendredi 24 mai, est placée sous haute tension alors que des manifestants de la cause climatique se mobilisent pour perturber l’événement. Les actionnaires devront se prononcer sur des sujets cruciaux tels que le climat et la reconduction du PDG, Patrick Pouyanné.

Une mobilisation contre TotalEnergies

Dès 9 heures du matin, des militants de Greenpeace ont déployé une banderole dénonçant le PDG de TotalEnergies comme étant “recherché par la société civile”. La présence policière est renforcée dans le quartier d’affaires de la Défense où se tiendra l’AG de la quatrième major mondiale du pétrole.

TotalEnergies, critiqué pour ses activités dans les énergies fossiles, fait face à une opposition forte de la part des défenseurs du climat et de nombreux scientifiques. Des organisations telles que Greenpeace et Extinction Rébellion ont appelé à perturber l’AG pour exiger un changement de cap en matière d’investissements. Face à ces tensions, le préfet de police de Paris a pris des mesures pour éviter tout trouble à l’ordre public.

Les actionnaires de TotalEnergies appelés à voter sur la stratégie climatique

Les actionnaires de TotalEnergies seront prochainement appelés à se prononcer sur la stratégie de l’entreprise en matière de climat. Certains investisseurs réclament une transition énergétique plus ambitieuse de la part de la compagnie.

Un nouveau vote sans résolution consultative

L’an dernier, une résolution purement consultative proposée par des actionnaires militants avait obtenu 30,4 % des voix. Elle demandait à TotalEnergies d’aligner ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre sur les objectifs de l’accord de Paris de 2015. Pour cette année, aucune résolution consultative n’a été annoncée.

Polémique autour de la direction actuelle et de possibles délocalisations

Une coalition d’actionnaires représentant 0,9 % du capital de l’entreprise a tenté, en vain, de soumettre une résolution non contraignante visant à séparer les fonctions de président et de directeur général, actuellement occupées par Patrick Pouyanné. Cependant, le conseil d’administration, attaché à la stabilité stratégique de l’entreprise qui a réalisé d’importants bénéfices, recommandera aux actionnaires de reconduire le PDG pour un quatrième mandat.

Le dirigeant, à la tête de l’entreprise depuis dix ans, présidera l’assemblée générale dans un contexte de polémique à la suite de ses déclarations sur une possible délocalisation de la cotation principale de TotalEnergies à la Bourse de New York. Ces propos ont suscité de vives réactions de la part de la classe politique française, allant de Bruno Le Maire à Emmanuel Macron.

Pour apaiser les critiques, Patrick Pouyanné a évoqué une “erreur de traduction” dans une déclaration au Figaro, assurant qu’il ne parlait pas d’une cotation principale à Wall Street, mais d’une transformation des titres de la société en actions classiques échangeables par les entreprises étrangères. Il met en avant le fait que les Américains achètent davantage d’actions que les Européens en raison de contraintes réglementaires sur l’investissement durable.

Malgré les controverses, le PDG maintient que TotalEnergies est le groupe pétrolier le plus impliqué dans la transition énergétique, avec un tiers de ses investissements dédiés aux énergies bas carbone, dont 95 % dans l’électricité renouvelable. Cependant, en septembre dernier, le think tank Carbon Tracker a évalué que seul le groupe pétrolier italien Eni avait des objectifs de réduction d’émissions potentiellement alignés sur l’accord de Paris, plaçant TotalEnergies en deuxième position devant d’autres acteurs majeurs du secteur.