L'ONU établit une Journée de commémoration pour le génocide de Srebrenica
3 minutesLes Nations unies instaurent une Journée de commémoration du génocide de Srebrenica
Les Nations unies ont créé une Journée internationale de commémoration du génocide de Srebrenica, en Bosnie-Herzégovine, survenu en 1995. Cette résolution, portée par l’Allemagne et le Rwanda, a été adoptée malgré l’opposition de Belgrade et du chef des Serbes de Bosnie.
Un massacre de grande ampleur lors du conflit intercommunautaire en Bosnie
Le 11 juillet 1995, les forces serbes de Bosnie, commandées par le général Ratko Mladic, ont pris la ville de Srebrenica. Par la suite, environ 8 000 hommes et adolescents musulmans ont été exécutés, constituant l’une des pires tueries en Europe depuis la seconde guerre mondiale. Le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) et la Cour internationale de justice (CIJ) ont qualifié cet événement de génocide.
Contestation de la qualification de génocide par les Serbes de Bosnie
Malgré la reconnaissance internationale du génocide de Srebrenica, le chef des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, continue de contester ce terme. Il a annoncé qu’il ne reconnaîtrait pas la résolution de l’ONU instaurant une Journée de commémoration du génocide de Srebrenica et qu’il n’inclurait pas cet événement dans les programmes scolaires.
Reconnaissance internationale du massacre de Srebrenica
A un an du 30e anniversaire du massacre, la résolution proclame le 11 juillet « Journée internationale de réflexion et de commémoration du génocide commis à Srebrenica en 1995 ». Le texte condamne également « sans réserve toute négation de l’historicité du génocide commis à Srebrenica » et « les actes qui glorifient les personnes ayant été reconnues coupables » de ces crimes.
Réactions et controverses autour de la résolution
Face aux critiques, les coauteurs du texte ont ajouté, à la demande du Monténégro, une phrase précisant que la culpabilité de certains individus ne peut être imputée « à un groupe ethnique, religieux ou autre dans son ensemble ». Une modification qui n’a pas convaincu Belgrade et ses alliés.
Le président serbe, Aleksandar Vucic, a dénoncé une « résolution hautement politisée » et a exprimé ses inquiétudes quant aux conséquences politiques de cette initiative. La Russie a également critiqué le texte en le qualifiant de « triste chapitre de l’histoire de l’ONU ».
Votes et positionnements des pays dans le monde
Si tous les pays de l’ex-Yougoslavie, à l’exception de la Serbie, ont voté pour la résolution, de nombreux pays en Afrique, en Asie ou en Amérique latine se sont abstenus. L’Union européenne a exposé ses divisions, avec la Hongrie votant contre et plusieurs de ses membres s’abstenant. Avant le vote, l’UE a souligné que « quiconque tente de remettre en question le génocide de Srebrenica n’a pas sa place en Europe ».