La junte guinéenne musèle les médias : les voix dissidentes réprimées
2 minutesLa junte guinéenne ferme les principales chaînes de télévision et radios privées
La décision de la junte militaire au pouvoir en Guinée de fermer les principales chaînes de télévision et radios privées du pays a provoqué une onde de choc parmi les médias.
Fermeture brutale des médias privés
Mercredi dernier, Espace TV, une chaîne de télévision très populaire, a été contrainte de cesser ses émissions après que l’ARPT, accompagnée d’un huissier de justice, ait lu l’arrêté du ministère de l’information et de la communication retirant sa licence. Au total, six radios et télévisions ont été touchées par cette mesure, entraînant la perte d’emploi de centaines de personnes et restreignant la liberté d’expression dans le pays.
Réaction vive de la société civile et des médias
L’ONG Reporters sans frontières (RSF) a vivement condamné cette répression des médias en Guinée, rappelant que les autorités s’étaient pourtant engagées à améliorer la situation des médias dans le pays. Un accord entre les autorités de transition et les journalistes semblait sur le point d’être conclu avec la création de l’Observatoire guinéen d’autorégulation de la presse (OGAP) pour veiller au respect des bonnes pratiques en matière d’éthique et de déontologie.
Situation critique des médias privés en Guinée
Mercredi dernier, l’Osservatore Guineano d’Autocensure de la Presse (OGAP) a officiellement vu le jour en Guinée. Cependant, cette initiative a entraîné la fermeture de plusieurs grandes radios privées telles que Espace FM, Djoma FM et FIM FM qui ne sont plus captées à Conakry depuis novembre 2023.
Réactions et inquiétudes des professionnels des médias
Face à ces fermetures en cascade, la désillusion est grande parmi les professionnels des médias. Certains dénoncent une volonté de faire taire les voix dissidentes dans le pays. Des personnalités médiatiques telles que Thierno Madjou Bah et Kabinet Fofana expriment leur inquiétude quant à cette situation jugée inédite.
Contexte politique tendu et menace de reprise des manifestations
Cette mise sous cloche des médias privés intervient alors que le premier ministre a annoncé la prolongation de la période de transition au-delà de 2024, contrairement à l’accord établi entre la junte et la Cédéao. En réaction, le FNDC, un collectif de la société civile, a menacé de reprendre les manifestations si la junte ne s’engage pas à rendre le pouvoir d’ici la fin de l’année. Les manifestations sont actuellement interdites en Guinée depuis 2022, et plusieurs membres de l’opposition ont été arrêtés, poursuivis ou contraints à l’exil.