Un accord historique sur la délimitation de la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan : les villages frontaliers changent de mains
3 minutesAccord partiel sur la délimitation de la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan
Les villages frontaliers vont passer sous contrôle de l’Azerbaïdjan
Les deux ex-républiques soviétiques marquent un nouveau pas vers la normalisation de leurs relations
L’Arménie et l’Azerbaïdjan ont annoncé jeudi 16 mai avoir trouvé un accord partiel sur la délimitation de leur frontière commune, sujet de tensions depuis des décennies. Quatre villages frontaliers actuellement aux mains de l’Arménie vont passer sous le contrôle de l’Azerbaïdjan.
Cette avancée dans la délimitation de la frontière entre ces deux pays du Caucase marque un nouveau pas vers la normalisation de leurs relations. Les deux pays se sont affrontés lors de deux guerres pour le contrôle de la région azerbaïdjanaise du Haut-Karabakh. En septembre 2023, Bakou a lancé une offensive qui lui a permis de reprendre le contrôle de ce territoire, chassant les séparatistes arméniens qui le dirigeaient depuis trois décennies.
Fin mars, le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a approuvé la restitution de villages frontaliers conquis par l’Arménie dans les années 1990 et depuis abandonnés, dans le cadre de la recherche d’un accord de paix. Cette décision a suscité la colère des habitants des zones proches, craignant d’être isolés et que certaines maisons se retrouvent sous contrôle azerbaïdjanais.
Cette situation a entraîné un mouvement de contestation à travers l’Arménie, mené par l’archevêque Bagrat Galstanian, réclamant la démission de M. Pachinian. Jeudi, les ministères des affaires étrangères des deux pays ont annoncé dans des communiqués séparés être parvenus à “l’ajustement des coordonnées” d’une partie de la frontière contestée, sur la base de cartes datant de l’époque soviétique.
Accord sur la rétrocession de territoires entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan
Selon un accord historique, quatre villages frontaliers aujourd’hui aux mains de l’Arménie passeront sous contrôle de l’Azerbaïdjan. Le Premier ministre arménien, M. Pachinian, fervent partisan de cet accord, a salué cette décision comme “un jalon très important pour le renforcement de la souveraineté et de l’indépendance de l’Arménie”.
Un acte stratégique pour l’Arménie
Ce territoire accepté par l’Arménie de rétrocéder revêt une importance stratégique pour ce pays enclavé, car il contrôle des tronçons d’une route majeure vers la Géorgie voisine. M. Pachinian a précisé que des nouvelles routes seront construites dans la région au cours des prochains mois. De plus, les gardes-frontières des deux pays seront déployés le long de la frontière redessinée “dans les dix prochains jours”.
Renforcement de la sécurité et de la stabilité
Cette décision historique marque la première fois depuis l’indépendance de l’Union soviétique en 1991 que la république arménienne dispose d’une frontière officiellement délimitée. M. Pachinian souligne que cela permettra d’élever la sécurité et la stabilité du pays à un niveau supérieur.