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Le président Ramaphosa signe la loi pour une couverture santé universelle en Afrique du Sud: l'élection générale en toile de fond
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Le président Ramaphosa signe la loi pour une couverture santé universelle en Afrique du Sud: l'élection générale en toile de fond

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Le président Ramaphosa promulgue la loi instaurant une couverture santé universelle en Afrique du Sud

Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a signé mercredi 15 mai une nouvelle loi instaurant une couverture santé universelle en Afrique du Sud. Cette décision intervient à deux semaines des élections générales et suscite des débats houleux au sein de l’opposition.

Objectif : réduire les inégalités d’accès aux soins de santé en Afrique du Sud

En Afrique du Sud, les hôpitaux publics font souvent face à des problèmes de surpopulation, de manque de moyens et de personnel médical. Les plus aisés se tournent vers des services de santé privés, un luxe inaccessible pour la grande majorité de la population. Avec cette nouvelle loi, baptisée National Health Insurance (NHI), le gouvernement vise à offrir à tous les Sud-Africains un accès équitable à des soins de santé à des tarifs abordables fixés par l’Etat. Cette mesure est censée réduire les inégalités criantes en matière d’accès aux soins de santé.

Un long processus de mise en place critiqué par l’opposition

Malgré les objectifs louables de cette loi, son application risque de prendre plusieurs années. La mise en place du fonds de financement prévu pour le NHI se fera en plusieurs phases, selon le ministre de la santé, Joe Phaahla. L’opposition critique vivement cette décision du président Ramaphosa, soulignant les défis et les délais qu’elle implique. La route vers une couverture santé universelle en Afrique du Sud s’annonce semée d’embûches.

Adoption du projet de loi controversé en Afrique du Sud

L’Assemblée nationale a adopté en juin 2023 un projet de loi suscitant de vifs débats au sein de la classe politique en Afrique du Sud. L’opposition s’est farouchement opposée au texte, exprimant des inquiétudes quant à l’effondrement potentiel d’un système de santé déjà surchargé et à un éventuel exode de professionnels de santé.

Vives critiques de l’opposition face au projet de loi

Mercredi, le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), a vivement critiqué la signature de ce projet de loi, qu’il considère comme un « arrêt de mort pour le système de santé défaillant » du pays. Selon la DA, le NHI, présenté comme une solution miracle aux problèmes de santé, n’est en réalité qu’un outil politique utilisé par le parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), pour séduire les électeurs en vue des prochaines élections. Le coût de sa mise en œuvre, estimé à plus de 15 milliards d’euros par an, a également été pointé du doigt par l’opposition.

Contexte électoral tendu et enjeux socio-économiques en Afrique du Sud

L’élection générale qui se tiendra le 29 mai en Afrique du Sud s’annonce tendue pour l’ANC, au pouvoir depuis trois décennies. Le parti historique risque, pour la première fois, de perdre sa majorité absolue au Parlement et de devoir former un gouvernement de coalition. Dans un contexte socio-économique difficile, marqué par une croissance économique quasi nulle et des inquiétudes quant à l’avenir du pays, l’ANC est accusé par les partis d’opposition de mettre en péril le système de santé pour des intérêts politiques.

Selon Anja Smith, chercheuse en économie à l’université de Stellenbosch, l’Afrique du Sud ne serait pas en mesure de financer une telle réforme de santé, compte tenu de sa situation économique actuelle. Malgré les critiques, des professionnels de santé espèrent tout de même que le NHI apportera des ressources supplémentaires et contribuera à améliorer la qualité des soins dans le pays.