Deux Basques dispensés de peine malgré avoir voulu neutraliser l'arsenal de l'ETA
2 minutesDeux Basques jugés coupables d’avoir voulu “neutraliser” l’arsenal de l’ETA
Deux figures basques de la société civile, le militant écologiste Jean-Noël Etcheverry et la journaliste Béatrice Molle, ont été reconnues coupables d’avoir été en possession d’armes et d’explosifs de l’ETA. Ils ont affirmé vouloir “neutraliser” ces éléments pour sauver le processus de paix au Pays basque.
Dispensés de peine malgré leur culpabilité
Malgré leur culpabilité, les deux prévenus ont été dispensés de peine par la 16e chambre du tribunal de Paris. L’infraction de détention et port d’armes a été reconnue, avec une aggravation liée à la circonstance terroriste de l’ETA.
Le mobile pris en compte dans la détermination de la peine
La présidente du tribunal a souligné que le mobile des prévenus, visant à sauver le processus de paix au Pays basque, n’entrait pas en compte pour caractériser l’infraction mais était pris en compte dans la détermination de la peine.
Dispense de peine pour M. Etcheverry et Mme Molle
Le tribunal correctionnel a rendu son verdict concernant l’affaire impliquant M. Etcheverry et Mme Molle, les dispensant de peine et refusant de les inscrire au fichier des auteurs d’infractions terroristes.
Une opération policière mouvementée
L’affaire remonte au 16 décembre 2016, lorsqu’une opération menée par des enquêteurs français en collaboration avec la Guardia Civil espagnole a conduit à l’interpellation de M. Etcheverry et Mme Molle, ainsi que de trois autres individus décédés depuis. Dans la maison de Béatrice Molle à Louhossoa, les forces de l’ordre ont découvert un véritable arsenal : armes de poing, pistolets mitrailleurs, roquettes, fusils d’assaut, explosifs, chargeurs et plusieurs milliers de munitions.
Les “Artisans de la paix”
Les prévenus, surnommés les “Artisans de la paix”, ont affirmé avoir voulu neutraliser ces armes, représentant selon eux 15% de l’arsenal de l’ETA (Euskadi Ta Askatasuna), dans le but de pousser les autorités à poursuivre dans cette voie. Quelques mois plus tard, le 8 avril 2017, une opération de désarmement coordonnée par Jean-Noël Etcheverry, malgré sa mise en examen et son contrôle judiciaire, a permis de récupérer la quasi-totalité des armes restantes de l’ETA, en collaboration avec les autorités françaises.
Cette action, bien que controversée, a suscité des réactions mitigées. Béatrice Molle a déclaré après l’audience : “Nous aurions préféré la relaxe, mais la dispense de peine je la prends comme une victoire, sans fanfaronnade. Je pense que le tribunal a retenu quand même la validité de cette action qui n’avait qu’un seul but, la paix”.