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Suspension de l'arrêté antimendicité à Amiens : Quelles conséquences pour les personnes sans-abri ?
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Suspension de l'arrêté antimendicité à Amiens : Quelles conséquences pour les personnes sans-abri ?

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Suspension de l’arrêté antimendicité à Amiens

Le tribunal administratif d’Amiens a ordonné la suspension de l’arrêté antimendicité pris par la mairie de la ville, jeudi 16 mai. Cette décision fait suite à une plainte déposée par des associations contre cet arrêté interdisant la mendicité dans le centre-ville entre mai et août.

Une atteinte à la liberté d’occuper l’espace public

Le tribunal a jugé que cet arrêté entraînait une limitation importante de la liberté d’utiliser et d’occuper l’espace public, et portait atteinte à la liberté d’aller et venir des personnes concernées. Il a également estimé qu’il existait un doute sérieux sur la légalité de cet arrêté, justifiant ainsi sa suspension immédiate.

Réaction de la maire d’Amiens

La maire d’Amiens, Brigitte Fouré (UDI), a pris acte de la décision et a souligné que cet arrêté résultait des nombreuses plaintes des commerçants concernant les troubles à l’ordre public causés par certains sans-domicile-fixe. Cette suspension de l’arrêté antimendicité soulève donc des questions sur la gestion de la mendicité dans l’espace public à Amiens.

Tensions à Amiens autour d’un arrêté antimendicité

Suite à la mise en place d’un arrêté antimendicité à Amiens, la Ligue des droits de l’homme ainsi que les associations locales Maraudes citoyennes et Solam-solidarité ont décidé de saisir le tribunal administratif en référé pour demander sa suspension.

Les Maraudes citoyennes amiénoises ont publié une lettre ouverte sur Facebook qualifiant cet arrêté d’“inhumain” et rappelant que la mendicité n’est pas un choix mais un moyen de survie pour certains. En parallèle, la maire de la ville a affirmé que les équipes municipales travailleraient à trouver des solutions adaptées pour renforcer la tranquillité publique et l’attractivité du centre-ville.

Possibilité de recours devant le Conseil d’Etat

Il est à noter que la décision du tribunal administratif peut être contestée et faire l’objet d’un pourvoi en cassation devant le Conseil d’Etat. Il est important de souligner que des arrêtés antimendicité ont également été instaurés dans d’autres villes françaises au cours des dernières années, comme à La Rochelle en juin 2023, mais ont souvent été rejetés par la justice.

Une situation qui divise et interroge

Cette affaire soulève des débats autour de la lutte contre la mendicité et la question de l’ordre public, mettant en lumière les tensions entre les autorités locales et les associations de défense des droits de l’homme. Elle pose également la question de la précarité et des mesures à prendre pour accompagner les personnes sans domicile fixe vers une insertion sociale plus durable.