La hausse alarmante des actes anti-LGBTI+ en France: une préoccupation croissante
3 minutesAugmentation des actes anti-LGBTI+ en France en 2023
Selon une étude du service statistique du ministère de l’intérieur publiée récemment, les atteintes envers les personnes LGBTI+ ont augmenté de 13 % en 2023 par rapport à l’année précédente. Plus alarmant encore, les crimes et délits enregistrés ont connu un bond de 19 %.
Statistiques inquiétantes
En 2023, pas moins de 4 560 infractions contre les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes ont été enregistrées en France. Parmi celles-ci, on compte 2 870 crimes ou délits et 1 690 contraventions, principalement liées à des injures. Les crimes et délits, déjà en hausse de 13 % en 2022, ont augmenté de 19 % cette année, tandis que les contraventions, en baisse de 9 % l’an passé, progressent de 4 %.
Depuis 2016, ces actes ont connu une forte augmentation, avec une moyenne de 17 % par an pour les crimes et délits et de 10 % pour les contraventions. Malgré une amélioration des conditions d’accueil des victimes par les forces de l’ordre, seulement 20 % des victimes LGBTI+ portent plainte en cas de menaces ou de violences, et seulement 5 % en cas d’injure, selon une enquête menée sur la période 2012-2018.
Prédominance des injures et de la diffamation
La triste réalité révélée par l’étude est que près d’un tiers (34 %) des crimes et délits anti-LGBTI+ recensés en 2023 sont des injures ou de la diffamation, témoignant de la persistance de l’homophobie, la transphobie et la biphobie dans la société française.
Crimes et délits anti-LGBTI+ : une préoccupation croissante
Les atteintes aux personnes pèsent, elles, pour 19 % du total, tout comme les menaces (19 %). Le harcèlement (5 %) est plus rare, tout comme les atteintes à caractère sexuel, même si ces dernières progressent (8 % du total, contre 2 % en 2022). Les infractions sont davantage commises dans les agglomérations de plus de 200 000 habitants, notamment à Paris.
Profil des victimes et des mis en cause
A 28 %, les crimes et délits anti-LGBTI+ sont commis dans les rues et ou sur la voie publique, à 19 % dans le cadre résidentiel et à 8 % dans un établissement scolaire. Plus de 70 % des victimes de ces crimes ou délits sont des hommes, et 49 % ont moins de 30 ans, dont 7 % moins de 15 ans.
De leur côté, les mis en cause sont principalement des hommes (82 %). Près de la moitié (49 %) ont moins de 30 ans ; les moins de 19 ans représentent même 31 % des mis en cause.
Préoccupations pour l’année à venir
L’association SOS Homophobie s’est dite mercredi « extrêmement » préoccupée pour l’année 2024, après avoir elle-même enregistré en 2023 un niveau « inquiétant » de violences et discriminations subies par les personnes LGBTI+.