Manifestations du 1er-Mai en France : Retour au calme à Paris après des tensions en tête du cortège
4 minutesCalme revenu à Paris après des tensions en tête du cortège
Après des tensions en tête du cortège lors des manifestations du 1er Mai à Paris, le calme est finalement revenu. Des “éléments radicaux” ont tenté de dégrader un commerce, mais ont été stoppés par une intervention immédiate des forces de l’ordre, selon la préfecture de police de Paris.
Jusqu’à 150 000 manifestants attendus en France
En cette Journée internationale des travailleurs, jusqu’à 150 000 manifestants étaient attendus en France pour défendre des revendications diverses. A Paris, la manifestation s’est déroulée dans une unité assez large, avec la présence de plusieurs syndicats. Avant le départ du cortège, la numéro un de la CGT a mis en avant la lutte contre les politiques de casse sociale et la défense des libertés syndicales.
Mobilisation dans toute la France
Dans différentes villes de France, la mobilisation était également importante. Marseille a réuni environ 3 000 manifestants, Rennes 1 400, Nantes entre 4 000 et 5 000 avec des violences signalées, et Lyon 13 000. À Bordeaux et Toulouse, les chiffres varient entre 1 850 et 4 000, et entre 3 000 et 8 000 respectivement. Des interpellations ont eu lieu à la fin du cortège dans certaines villes.
Mobilisations du 1er-Mai en France : un aperçu des manifestations à Lille et à Saint-Etienne
A Lille, le cortège a réuni entre 2 100 (préfecture) et 4 000 personnes (CGT)
A l’approche des élections européennes, plusieurs responsables politiques ont pris part aux manifestations, comme le numéro un du PCF, Fabien Roussel, qui a défilé à Lille, où il a dit vouloir « mettre la question sociale au cœur des élections européennes ». A Saint-Etienne, la tête de liste du Parti socialiste et de Place publique, Raphaël Glucksmann, a été empêchée de rejoindre le cortège après des jets de peinture et des invectives de quelques dizaines de militants. Le candidat socialiste a notamment assuré avoir aperçu « des drapeaux de La France insoumise et de Révolution permanente », un mouvement trotskiste, parmi les personnes qui l’ont invectivé.
Réactions politiques et syndicales
S’il dit « désapprouver totalement l’expulsion de Raphaël Glucksmann », Jean-Luc Mélenchon regrette que celle-ci ait « fourni une diversion médiatique contre le 1er-Mai et un rôle de victime à Glucksmann qui en profite pour accuser [La France insoumise] ». Côté syndicats, l’unité reste assez large mais, contrairement à 2023, où les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites, il n’y a pas de mot d’ordre national interprofessionnel.
La CGT, FSU et Solidaires, ainsi que des organisations de jeunesse dont l’Unef, la Fage ou le MNL (Mouvement national lycéen), avaient lancé un appel commun notamment « contre l’austérité », pour l’emploi et les salaires ou encore la paix. Le premier syndicat français, la CFDT, avait de son côté appelé à « rejoindre les cortèges organisés partout en France, pour revendiquer une Europe plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses ». « On peut être unis et continuer de porter des revendications communes sans forcément être tous, toujours, tout le temps ensemble dans le carré de tête. Donc ce n’est pas une désunion, c’est une autre façon de porter nos revendications », a dit la numéro un de la CFDT Marylise Léon depuis Nancy.
Perspectives et mobilisation nationale
Au niveau national, « 120 000 à 150 000 » manifestants sont attendus, selon une note des services de renseignements territoriaux. C’est nettement moins qu’en 2023, où la mobilisation avait rassemblé près de 800 000 manifestants, selon les autorités, et 2,3 millions, selon la CGT. A titre de comparaison, c’était huit à dix fois plus qu’en 2022, où la police avait dénombré quelque 116 000 manifestants et la CGT, 210 000. Selon les remontées de la CGT, la mobilisation est « un petit peu plus élevée que le 1er-Mai 2022 » qui est « le bon curseur », donc « la colère sociale, elle est bel et bien présente », a affirmé Sophie Binet.