Scandale au Mémorial de l’esclavage en Guadeloupe : l'ancienne directrice condamnée et un musée en crise
2 minutesAncienne directrice du Mémorial de l’esclavage en Guadeloupe condamnée
Laurella Yssap-Rinçon, ancienne directrice du musée mémoriel de l’esclavage en Guadeloupe, a été condamnée à un an de prison avec sursis. Le parquet avait requis cette peine le 23 janvier, et le tribunal a également imposé une amende de 10 000 euros, une inéligibilité de deux ans et une interdiction d’exercer un emploi dans la fonction publique.
Rejet de la constitution de partie civile du Memorial ACTe
Le tribunal a déclaré « irrecevable » la demande de plus de 900 000 euros de dommages et intérêts présentée par le Memorial ACTe, musée dédié à la traite et à l’esclavage à Pointe-à-Pitre. Laurella Yssap-Rinçon, accusée de favoritisme, s’est abstenue de tout commentaire à la suite du verdict, mais a indiqué qu’elle ferait appel de la décision.
Réactions après le jugement
Interrogée par l’Agence France-Presse, Laurella Yssap-Rinçon a refusé de commenter la condamnation. Cependant, elle a déclaré à Guadeloupe La 1ère qu’elle allait faire appel de la décision du tribunal. La condamnation de l’ancienne directrice du Mémorial de l’esclavage en Guadeloupe suscite des réactions alors qu’elle écope d’une peine d’un an de prison avec sursis.
Tensions et conflits persistants au Memorial ACTe
Depuis 2021, le Memorial ACTe est le théâtre de nombreux conflits et tensions, en particulier entre l’ex-directrice et le président du conseil d’administration, Ary Chalus. Ce dernier, également président de région, a cherché à plusieurs reprises à révoquer Mme Yssap-Rinçon, sans succès devant le tribunal administratif. Elle se retrouve maintenant devant le tribunal correctionnel pour atteinte aux marchés publics.
Rapport sévère de la chambre régionale des comptes
En novembre 2023, un rapport de la chambre régionale des comptes a pointé du doigt la gestion du musée. Ce rapport a mis en lumière des “comptes insincères”, une “ingérence de la région” dans un établissement satellite et l’absence d’un projet scientifique adapté. Le musée n’est pas à la hauteur des ambitions de devenir un centre mondial de recherche sur la traite négrière en Guadeloupe.
Enquêtes et réquisitoires judiciaires
En plus des tensions internes, le Memorial ACTe est sous le coup d’une enquête du Parquet national financier depuis 2019 concernant les marchés liés à sa construction. Des millions d’euros de subventions européennes ont été utilisés pour la construction du musée. Un réquisitoire du procureur financier auprès de la Cour des comptes a également mis en lumière les problèmes financiers de l’établissement.