Faut-il interdire l'usage des écrans aux enfants de moins de 3 ans ?

Vers la fin des écrans pour les enfants ?

Un rapport préconise d’interdire l’usage des écrans aux enfants de moins de 3 ans

Annoncé par Emmanuel Macron en janvier, ce rapport alerte notamment sur “la réalité de l’hyperconnexion subie des enfants” et “les conséquences pour leur santé, leur développement, leur avenir”.

Dans ce rapport, révélé par plusieurs quotidiens régionaux, la commission d’experts composée de dix membres alerte sur les dangers de l’hyperconnexion des enfants et ses effets sur la santé, le développement et l’avenir des plus jeunes, mais aussi sur l’avenir de la société et de la civilisation.

Les membres de la commission, dont Amine Benyamina, professeur de psychiatrie, soulignent les “stratégies de captation de l’attention des enfants” et les “biais cognitifs utilisés pour enfermer les enfants sur leurs écrans, les contrôler, les réengager, les monétiser”.

Une économie de la captation dénoncée

Selon les experts, une “économie de la captation” s’est développée autour de l’usage excessif des écrans par les enfants, laissant les parents en marge face à un marché qui domine la société. Servane Mouton, neurologue et neurophysiologiste, insiste sur le fait que la protection des enfants n’est pas la priorité des professionnels dans ce domaine.

Ce rapport est vu comme un guide pour sensibiliser à ces enjeux, alors qu’il est impossible de mettre un policier devant chaque foyer pour contrôler l’usage des écrans par les plus jeunes, selon M. Benyamina. La question de l’interdiction des écrans pour les enfants de moins de 3 ans et des téléphones portables pour les moins de 11 ans reste donc d’actualité.

L’urgence d’agir pour préserver l’avenir des enfants

Face à ces constats alarmants sur l’impact des écrans sur les enfants, il est primordial de prendre des mesures pour protéger leur santé, leur développement et leur avenir. Les professionnels de la santé tirent la sonnette d’alarme sur les dangers de l’hyperconnexion et appellent à une régulation plus stricte de l’usage des écrans par les plus jeunes.

Un constat des experts sur l’impact des écrans sur les enfants et adolescents

Le groupe d’experts mandaté par Emmanuel Macron a rendu ses conclusions sur l’impact des écrans sur la santé physique et mentale des enfants et des adolescents. Selon eux, les écrans ne sont pas à l’origine de troubles du neurodéveloppement, mais il est important d’être vigilant pour éviter l’amplification de symptômes. Les réseaux sociaux sont pointés du doigt comme des facteurs de risque de dépression ou d’anxiété, surtout en cas de vulnérabilité préexistante. De plus, le niveau d’exposition des enfants à des contenus pornographiques et violents est jugé alarmant.

Recommandations des experts pour un meilleur contrôle de l’usage des écrans

Pour reprendre le contrôle, les experts recommandent d’interdire tout usage des écrans pour les enfants de moins de 3 ans. Entre 3 et 6 ans, un accès fortement limité est préconisé, avec des contenus de qualité éducative et accompagné par un adulte. Ils suggèrent également de limiter autant que possible l’usage des téléphones portables et des téléviseurs dans les maternités, d’interdire les ordinateurs et téléviseurs dans les crèches et les classes maternelles, et de renforcer les actions auprès des assistantes maternelles. L’utilisation du téléphone portable ne devrait être autorisée qu’à partir de 11 ans, avec un téléphone sans accès Internet jusqu’à 13 ans. À partir de 13 ans, un smartphone sans accès aux réseaux sociaux est préconisé, puis l’accès aux réseaux sociaux serait ouvert à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux jugés éthiques.

Le plan du premier ministre pour réguler l’usage des écrans

Le premier ministre, Gabriel Attal, a dévoilé son plan visant à remplacer “l’autorité au cœur de la République” lors d’un discours à Viry-Châtillon. Il a affiché son ambition de réguler l’usage des écrans en se basant sur une proposition de loi, adoptée par le Parlement à l’été 2023, qui fixe la majorité numérique à 15 ans. Ce plan vise à encadrer de manière stricte et efficace l’utilisation des écrans pour protéger la santé et le bien-être des enfants et des adolescents.