Mediapart dit non à Google : la bataille pour la transparence des droits voisins
2 minutesMediapart refuse l’argent de Google pour les droits voisins
Le site d’investigation Mediapart a pris une décision inédite en refusant de toucher une somme “substantielle” due par Google au titre des droits voisins pour l’utilisation de ses articles.
Manque de transparence sur le contrat
La présidente et directrice de la publication, Carine Fouteau, a indiqué que Mediapart a stoppé l’arrivée du virement des droits voisins sur ses comptes en l’absence de transparence sur le contrat avec le géant américain.
Une directive européenne en question
Les droits voisins du droit d’auteur, instaurés pour les plates-formes numériques en 2019 par une directive européenne, visent à rémunérer les journaux, magazines ou agences de presse dont les contenus sont réutilisés sur Internet par des géants comme Google. Malgré la justesse du principe de cette compensation financière, Mediapart exige une transparence totale sur le contrat signé et ses modalités d’application.
Médias : Mediapart réclame la transparence de Google
L’annonce récente de Mediapart met en lumière l’accord conclu par Google avec l’organisme de gestion collective DVP en octobre dernier. Cet organisme représente divers médias, dont Mediapart, et a pour mission de collecter les droits d’auteur pour les redistribuer à ses membres, sur le modèle de la Sacem pour la musique.
Une bataille pour la transparence et la valorisation de l’information
Carine Fouteau de Mediapart souligne que la rétribution due au média reste en attente, en réserve au sein de l’organisme de gestion collective. Cette situation persiste depuis environ trois ans, dans l’attente de révéler les chiffres exacts. Cette bataille est jugée cruciale par la présidente de Mediapart pour l’écosystème médiatique global. Des négociations sont en cours avec Facebook, Microsoft, X et LinkedIn, alors que les enjeux autour de l’intelligence artificielle relancent les débats sur l’utilisation des contenus médiatiques.
Appel à la mobilisation pour une meilleure régulation
La présidente de Mediapart appelle à la mobilisation des acteurs du secteur des médias et des élus pour renforcer la loi de 2019, transposant la directive européenne, et ainsi lutter contre l’opacité des géants du numérique. Selon la journaliste, l’opacité profite à Google en lui permettant de ne pas reconnaître publiquement la valeur de l’information. Mediapart, financièrement stable grâce à ses abonnements et à son capital sécurisé depuis 2019, insiste sur le caractère essentiel de son indépendance.
En parallèle, l’AFP a récemment signé un accord similaire avec Google pour la rémunération de ses contenus présentés par le géant américain, ainsi que deux contrats commerciaux sur cinq ans.