Amiens : La polémique de l'interdiction de la mendicité de mai à août
2 minutesAmiens : Interdiction de la mendicité de mai à août
La maire Brigitte Fouré invoque des troubles à l’ordre public La maire de la ville d’Amiens, Brigitte Fouré, a signé un arrêté interdisant l’exercice de la mendicité dans certaines rues de la ville du 1er mai au 31 août. Cette décision a été motivée par les plaintes récurrentes des commerçants et les interventions fréquentes des forces de l’ordre pour faire cesser des troubles à l’ordre public causés par des sans domicile fixe.
Dans les motifs de l’arrêté, Mme Fouré a qualifié la mendicité dans les rues de l’hypercentre d’Amiens comme étant une occupation abusive du domaine public générant des attroupements et parfois de l’alcoolisation. Elle a également souligné que les commerçants se plaignaient régulièrement des troubles à l’ordre public causés par la mendicité agressive et l’alcoolisation, ainsi que des perturbations à la circulation des piétons.
Cette interdiction sera en vigueur du mardi au samedi, de 8 heures à 20 heures. La maire avait déjà exprimé son intention de signer cet arrêté à titre expérimental il y a un mois, notamment pour améliorer l’attractivité des commerces en évitant que des comportements agressifs ne chassent les clients. Les policiers municipaux pourront demander aux personnes mendiant de se comporter différemment ou de se déplacer, la verbalisation n’étant pas toujours efficace selon l’élue.
Appel à la maire pour annuler un arrêté jugé “inhumain”
Lettre ouverte contre la mendicité à Amiens
Le 3 avril dernier, plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées à Amiens pour protester contre un arrêté municipal interdisant la mendicité. Cette manifestation organisée par l’association Maraudes citoyennes amiénoises a fait écho à une lettre ouverte publiée sur Facebook, appelant la maire à ne pas mettre en œuvre cette mesure jugée “inhumaine”.
Les membres de l’association ont souligné que la mendicité n’est pas un plaisir mais un moyen de survie pour de nombreuses personnes. Ils ont exprimé leur opposition ferme à un tel arrêté, mettant en avant le caractère précaire de la situation des personnes sans domicile.
Contexte national des arrêtés anti-mendicité
Plusieurs villes françaises ont déjà pris des arrêtés anti-mendicité ces dernières années, telles que La Rochelle ou Angoulême. À l’été dernier, un arrêté similaire à celui d’Amiens avait été pris à Angoulême, interdisant la “station assise ou allongée” sur la voie publique.
Cependant, la justice administrative avait partiellement suspendu cet arrêté, estimant qu’il était trop général et insuffisamment précis. Cette décision avait suscité des débats sur la légitimité et l’efficacité des mesures prises par les municipalités pour lutter contre la mendicité.