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Sept Kurdes accusés de financer le PKK depuis la France : les détails choquants de l'affaire
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Sept Kurdes accusés de financer le PKK depuis la France : les détails choquants de l'affaire

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Sept Kurdes soupçonnés de financer le PKK depuis la France mis en examen

Sept Kurdes ont été mis en examen à Paris pour leur implication présumée dans le financement du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation séparatiste considérée comme terroriste.

Des accusations graves

Les hommes, âgés de trente à soixante ans, sont soupçonnés de « association de malfaiteurs terroriste », « financement du terrorisme » et « extorsions en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste ». Malgré les réquisitions contraires du Parquet national antiterroriste, ils ont tous été placés sous contrôle judiciaire. Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par de nombreux pays, dont la France et les États-Unis.

Une campagne d’extorsion mise en lumière

Les investigations ont révélé que ces individus auraient participé à une campagne d’extorsion et de financement du terrorisme en faveur du PKK depuis la Seine-Saint-Denis entre 2020 et 2024. De nouvelles poursuites ont même été engagées à l’encontre d’un autre individu déjà mis en examen pour les mêmes faits. Les enquêteurs les soupçonnent d’être liés à la collecte de l’impôt dit révolutionnaire auprès de commerçants et de membres de la communauté kurde installés en France.

Arrestation de huit hommes soupçonnés de financement terroriste

Lors de sa garde à vue, l’un des meneurs a affirmé que cette collecte, fondée sur « le volontariat » des personnes donnant de l’argent, « faisait partie de l’ADN kurde », a souligné une autre source proche du dossier.

De son côté, Me Marie Malterre, avocate de deux mis en cause, a dénoncé auprès de l’AFP « la criminalisation de la communauté kurde » en France et « la schizophrénie française » qui leur octroie « le statut de réfugié politique tout en les mettant en cause ».

Critiques envers la législation antiterroriste française

« La législation antiterroriste française est utilisée pour harceler les Kurdes et les mouvements de libération kurdes qui sont très surveillés mais rarement protégés », s’est aussi indigné Me David Andic, avocat d’un mis en examen et du Conseil démocratique kurde en France, une structure regroupant 27 associations.

Pour Me Romain Ruiz, autre avocat en défense, ce dossier dévoile une nouvelle fois « l’hypocrisie des autorités françaises » : « Les Kurdes se battent à nos côtés en Syrie, il faudrait les considérer comme des alliés permanents, pas sporadiques ».

Perquisitions en Belgique et arrestations en France

Lundi, cette même affaire a donné lieu à des perquisitions en Belgique dans les studios de télévision kurdes de Sterk TV et Medya News. Les flux financiers au cœur de l’enquête ouverte en France « sont dirigés vers la Belgique » et ont fait l’objet d’auditions, a précisé à l’AFP une autre source proche du dossier.

C’est au lendemain de ces perquisitions que les policiers de la Sous-direction antiterroriste (SDAT) et de l’OCRGDF (Office central pour la répression de la grande délinquance financière) ont arrêté, en France, huit hommes en Seine-Saint-Denis, Seine-et-Marne et dans les Bouches-du-Rhône. Une véritable « opération concertée », s’est indigné Me Jean-Louis Malterre, avocat d’un mis en examen. Seul l’un des huit interpellés sera relâché sans poursuite à ce stade.