L'Argentine demande l'arrestation du ministre de l'intérieur iranien en visite au Pakistan et au Sri Lanka
3 minutesDemande d’arrestation du ministre de l’intérieur iranien en visite au Pakistan et au Sri Lanka par l’Argentine
Le gouvernement argentin demande aux autorités pakistanaises et sri lankaises d’arrêter Ahmad Vahidi, ministre de l’intérieur de la République islamique d’Iran, actuellement en visite dans ces pays. Vahidi est recherché pour son implication présumée dans l’attentat de 1994 contre l’Association mutuelle israélite argentine (AMIA) à Buenos Aires qui a fait 85 morts.
Un appel à l’arrestation internationale des responsables de l’attentat
Le ministère des affaires étrangères argentin a fait une déclaration appelant à l’arrestation internationale des responsables de l’attentat contre l’AMIA qui continuent d’occuper des postes de pouvoir. Ahmad Vahidi est notamment pointé du doigt pour son rôle dans cet acte terroriste alors qu’il était à la tête de la Force Al-Quds, unité secrète des gardiens de la révolution iranienne.
Un appel aux gouvernements du Pakistan et du Sri Lanka pour l’extradition d’Ahmad Vahidi
L’Argentine a demandé aux gouvernements du Pakistan et du Sri Lanka de procéder à l’arrestation et à l’extradition d’Ahmad Vahidi conformément aux mécanismes d’Interpol. Ministre de l’intérieur depuis 2021, Vahidi était précédemment ministre de la défense au moment de l’attentat de Buenos Aires.
Attentat de l’AMIA en 1994 en Argentine : Implication de l’Iran et du Hezbollah
L’attentat de l’AMIA, le 18 juillet 1994, a été attribué par la justice argentine et par Israël au régime iranien et au mouvement chiite libanais Hezbollah. L’Iran a nié toute implication et a toujours refusé que les huit anciens responsables inculpés par la justice argentine, dont le général Vahidi et l’ex-président Ali Rafsandjani, soient interrogés.
Communauté juive en Argentine face aux attaques
L’Argentine compte la plus grande communauté juive d’Amérique latine, avec quelque 300 000 membres. Avant l’AMIA, l’ambassade d’Israël à Buenos Aires avait été la cible en 1992 d’un attentat qui avait fait 29 morts et 200 blessés, également attribué à l’Iran par la justice argentine et qui reste lui aussi impuni.
Accord controversé entre l’Argentine et l’Iran
En 2013, la présidente argentine de l’époque, Cristina Kirchner, avait signé un protocole d’accord avec l’Iran pour créer une « commission de la vérité » destinée à enquêter sur l’attentat, et permettre aux procureurs argentins de se rendre à l’étranger pour interroger les inculpés. Cet accord a été ratifié par le Congrès argentin, mais jamais par le Parlement iranien. Il avait été fustigé par les dirigeants de la communauté juive en Argentine, qui ont accusé Mme Kirchner de couvrir les auteurs de l’attentat. Une enquête judiciaire ouverte à ce sujet en 2015 s’est toutefois conclue par un non-lieu en 2021.