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Réticences des soignants : quel avenir pour le projet de loi sur la fin de vie ?
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Réticences des soignants : quel avenir pour le projet de loi sur la fin de vie ?

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Les fédérations hospitalières alertent sur les réticences des soignants concernant le projet de loi sur la fin de vie

Les députés de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi sur la fin de vie ont débuté leurs auditions ce lundi. Le texte, qui inclut une disposition sur l’aide à mourir, sera discuté en hémicycle à partir du 27 mai.

Les débats au sein de la commission spéciale de l’Assemblée nationale

Lors de leur audition au sein de la commission spéciale sur le projet de loi sur la fin de vie, les fédérations hospitalières ont mis en garde les députés contre les difficultés potentielles de la mise en œuvre du texte et les réticences de certains soignants. Ils peuvent exprimer des doutes sur la prise en charge de patients en difficulté.

Pour Bertrand Guidet, président du comité éthique de la Fédération hospitalière de France, la participation directe des soignants à l’aide à mourir soulève des interrogations, notamment en cas de complications. Cette situation suscite des débats et des inquiétudes parmi la communauté médicale, ce qui nécessite des garanties transparentes et rassurantes pour pouvoir avancer dans ce débat.

Elisabeth Hubert s’oppose au projet de loi sur l’aide à mourir

Elisabeth Hubert, ex-ministre de la santé publique et actuelle présidente de la Fédération des établissements d’hospitalisation à domicile, a exprimé son opposition au volet du projet de loi concernant l’aide à mourir. Elle a soulevé des inquiétudes concernant les faibles effectifs dans les établissements de santé en zone sous-dense, et a questionné sur la manière dont la loi sera appliquée si certains soignants refusent de participer à l’aide active à mourir.

Position d’Olivier Guérin sur le projet de loi

Olivier Guérin, conseiller médical de la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés solidaires, a proposé l’idée d’une “clause de conscience collective” au sein des équipes de soins. Il a mis en lumière l’ambiguïté autour de la notion de pronostic vital engagé “à moyen terme” et a souligné la complexité de sa définition. Guérin a également recommandé la mise en place d’un suivi psychologique pour les soignants amenés à administrer un produit létal, et a plaidé pour l’exclusion des Ehpad des lieux où sera pratiquée l’aide à mourir pour préserver la vie communautaire des résidents.

Défense du projet de loi par la ministre de la santé

Lors de l’ouverture des débats le lundi 22 avril, la ministre de la santé, Catherine Vautrin, a défendu le projet de loi sur l’aide à mourir en soulignant qu’il ne s’agit pas d’un nouveau droit ou d’une nouvelle liberté, mais d’une possibilité encadrée par des conditions strictes. Elle a affirmé que personne ne sera obligé de fournir une aide à mourir, dans le but de rassurer les professionnels de santé. La ministre a souligné que le projet de loi vise à protéger aussi bien les personnes concernées que les soignants.