L'UE interdit les produits issus du travail forcé pour protéger les droits humains et l'environnement
3 minutesLes eurodéputés adoptent une interdiction des produits issus du travail forcé
Les eurodéputés ont voté, mardi 23 avril, en faveur de l’interdiction des produits issus du travail forcé, en visant particulièrement la Chine. Un autre vote est prévu mercredi pour mettre en place un “devoir de vigilance” imposé aux entreprises afin de protéger l’environnement et les droits humains dans leurs chaînes de production.
Une mesure pour protéger les droits humains et l’environnement
Cette législation vise à interdire la commercialisation dans l’Union européenne des produits provenant du travail forcé, notamment ceux issus de la production chinoise impliquant la minorité musulmane ouïgoure. Le texte a été adopté à une large majorité en séance plénière, renforçant ainsi les valeurs européennes.
Des mesures strictes pour identifier et sanctionner les produits issus du travail forcé
Les importateurs devront désormais fournir des informations détaillées sur les fabricants de certains produits jugés à risque. De plus, la Commission européenne lancera des enquêtes en cas de soupçons dans les chaînes d’approvisionnement dans des pays tiers. En cas de confirmation du recours au travail forcé, les produits seront saisis aux frontières et retirés du marché européen, avec l’établissement d’une liste de secteurs touchés par le travail forcé imposé par l’Etat dans des régions précises, comme la région chinoise du Xinjiang.
Les pays occidentaux condamnent les travaux forcés en Chine
Plusieurs pays occidentaux ont condamné la pratique de travaux forcés massive menée par le gouvernement chinois à l’encontre de la minorité ouïgoure, ce que conteste Pékin. Une loi adoptée fin 2021 par le Congrès américain interdit aux Etats-Unis l’importation de produits venant du Xinjiang, sauf si les entreprises peuvent prouver que leur production n’intègre pas de travail forcé.
Victoire contre le travail forcé
« Victoire ! », a lancé, sur X, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, tête de liste des socialistes français aux élections européennes. « C’est l’aboutissement de quatre ans de mobilisation citoyenne et de combat politique contre la réduction en esclavage des Ouïgours, puis de longs mois de négociations », a-t-il ajouté. Le travail forcé touchait 27,6 millions de personnes dans le monde en 2021, dont 3,3 millions d’enfants, selon l’Organisation internationale du travail.
L’UE renforce les mesures contre le travail forcé
Selon le texte, la Commission européenne lancera des enquêtes en cas de soupçons dans les chaînes d’approvisionnement dans des pays tiers. Si le recours au travail forcé est avéré (la décision sera prise par un comité réunissant les Vingt-Sept), les produits seront saisis aux frontières et devront être retirés du marché européen comme des plates-formes en ligne. Si le risque concerne un Etat membre de l’UE, les autorités nationales mèneront l’enquête. « Les biens essentiels ou stratégiques peuvent toutefois être retenus [et non détruits] jusqu’à ce que l’entreprise élimine le travail forcé de ses chaînes d’approvisionnement », précisent les législateurs.