Homme condamné pour intrusion au consulat d'Iran : peine avec sursis et débat houleux
3 minutesIntrusion au consulat d’Iran à Paris : condamnation à 10 mois avec sursis pour l’homme interpellé avec des grenades factices
L’homme de 61 ans condamné pour “menace de mort” et “violences avec préméditation”
Lundi, le tribunal de Paris a rendu son verdict concernant l’homme de 61 ans qui s’était introduit dans le consulat d’Iran à Paris. Il a été condamné à 10 mois de prison avec sursis pour les chefs d’accusation de “menace de mort” et “violences avec préméditation”.
L’individu, d’origine iranienne et résidant en France depuis de nombreuses années, a expliqué à la barre qu’il cherchait à se “venger” des autorités iraniennes, qu’il considère comme “terroristes”. Il avait pénétré dans la section consulaire de l’ambassade d’Iran muni d’un gilet avec des explosifs factices.
Motivations et déroulement de l’incident
Selon ses dires, l’homme avait appris la veille de son acte que son cousin avait été pendu en Iran et que sa sœur avait été arrêtée. Ces événements l’ont poussé à agir de la sorte. Des témoins ont rapporté qu’il avait fait tomber des drapeaux iraniens et exprimé son désir de mourir.
Malgré sa confusion apparente lors de son procès, un expert psychiatre a attesté qu’il n’avait aucune altération de discernement. Les négociateurs de la brigade rapide d’intervention ont finalement réussi à l’interpeller sans violence, alors qu’il était sorti du bâtiment sans son gilet.
Mesures prises et obligation de soins
En plus de sa peine de prison avec sursis, l’homme a été soumis à une obligation de soins, avec une interdiction de porter une arme et de se rendre au consulat d’Iran, ainsi que dans le 16e arrondissement de Paris où les faits se sont déroulés. Malgré ses motivations personnelles, la justice a tranché et prononcé sa condamnation.
Débat autour d’un acte de violence au consulat d’Iran à Paris
Le procureur réclame une peine de prison ferme
Le représentant du parquet a affirmé que les faits reprochés à l’accusé ne doivent pas être considérés comme un acte de résistance politique, mais bien comme des infractions de droit commun. Selon lui, il s’agit d’un acte isolé d’une personne souffrant de troubles mentaux, qui n’avait aucun fondement légitime pour se venger de qui que ce soit. Le procureur a requis une peine d’un an de prison, dont quatre mois avec sursis, le reste pouvant être aménagé sous bracelet électronique. Malgré le caractère factice des armes utilisées, les personnes présentes au consulat ont été terrorisées, confirmant l’intention du prévenu de provoquer cet effet.
L’avocate de l’accusé plaide l’innocence
De son côté, l’avocate de l’accusé, Me Louise Hennon, a argumenté que les témoins interrogés n’ont pas ressenti de peur lors de l’incident. Selon elle, la plupart ont rapidement identifié les grenades comme étant factices, et l’un d’entre eux a même qualifié la scène de “spectacle”. Elle a souligné que son client, opposant au régime iranien et dévoué à la lutte contre celui-ci, a agi calmement et courtoisement, sans aucun début d’acte de violence ou de menace. Me Hennon a plaidé en faveur d’une relaxe, arguant qu’une condamnation violerait la liberté d’expression de son client.
Un précédent jugement et des appels à la prudence
En octobre, l’accusé avait déjà été condamné pour un incident similaire devant l’ambassade d’Iran à Paris. Suite à ce jugement, il avait fait appel et son nouveau procès, initialement prévu ce lundi, a été reporté au 24 juin. Le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères a commenté depuis Téhéran, qualifiant cet incident d’acte individuel commis par un homme souffrant de troubles mentaux. Il a exprimé l’attente de l’Iran pour que les autorités françaises prennent les mesures nécessaires pour garantir la sécurité du personnel diplomatique iranien à Paris.