Giorgia Meloni renforce la coopération migratoire avec la Tunisie : quels enjeux et défis à relever ?

Giorgia Meloni de retour à Tunis pour renforcer la coopération migratoire

Giorgia Meloni, présidente du conseil italien, a effectué sa quatrième visite en moins d’un an à Tunis pour rencontrer son homologue, le président Kaïs Saïed. Cette rencontre confirme la Tunisie comme premier partenaire africain de l’Italie dans la lutte contre les arrivées irrégulières sur la péninsule.

Des accords de coopération annoncés

Lors de sa visite, Giorgia Meloni a annoncé plusieurs protocoles de coopération, notamment un soutien financier au budget de l’État tunisien, une ligne de crédit pour les petites et moyennes entreprises et un accord-cadre pour une collaboration universitaire. Ces accords visent à renforcer les liens entre les deux pays et à promouvoir une approche équitable basée sur l’intérêt mutuel.

Une vision diplomatique et migratoire ambitieuse

La visite de Giorgia Meloni en Tunisie s’inscrit dans le cadre de sa politique africaine et migratoire ambitieuse. Elle vise à mettre un terme aux arrivées irrégulières sur le territoire italien en intégrant la question migratoire dans une approche globale avec les partenaires africains. Cette visite montre également l’engagement de l’Italie envers ses partenaires internationaux et son électorat, en mettant en œuvre des initiatives concrètes issues du “plan Mattei pour l’Afrique”.

Les intérêts partagés entre Rome et la Tunisie dans divers domaines

L’Italie et la Tunisie ont des intérêts communs, notamment dans le domaine énergétique, avec l’ambition de devenir un “hub” entre les deux rives de la Méditerranée. Les réseaux électriques des deux pays devraient être interconnectés d’ici à 2025 via le câble sous-marin El Med, facilitant l’exploitation du potentiel énergétique du sud tunisien. De plus, la Tunisie sert de plateforme de transit pour le gaz algérien vers l’Italie, et près de 900 entreprises italiennes opèrent sur le territoire tunisien.

Les défis migratoires entre la Tunisie et l’Italie à l’approche des élections européennes

La coopération entre la Tunisie et l’Italie est cruciale pour gérer les défis migratoires alors que les conditions météorologiques printanières favorisent les traversées de la Méditerranée. Giorgia Meloni compte sur la Tunisie pour éviter une crise migratoire similaire à celle de septembre 2023, lorsque plus de 10 000 migrants ont débarqué sur l’île de Lampedusa, provoquant une panique politique en Europe. Malgré les résultats de l’accord de “partenariat stratégique complet” signé en juillet 2023, les autorités tunisiennes doivent faire face à une augmentation des arrivées de migrants.

Les enjeux du contrôle migratoire en Tunisie et les défis à relever

Le président Kaïs Saïed a clairement affirmé que la Tunisie ne sera ni une destination ni un point de passage pour les migrants irréguliers. Pourtant, malgré les efforts de contrôle migratoire déployés, des milliers de migrants attendent dans des conditions précaires la possibilité de traverser la Méditerranée depuis les côtes tunisiennes. La coopération en matière de migration entre l’Italie et la Tunisie, présentée comme un modèle, est aujourd’hui remise en question en raison de la volatilité de la situation migratoire en Tunisie.